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La population mondiale
devrait passer de 6 milliards d'individus en l'an 2000, à
8 milliards en l’an 2025. La quantité moyenne d'eau
douce disponible par habitant et par an devrait donc chuter de 6
600 à 4 800 mètres cubes, une réduction de
presque un tiers. Si parallèlement la tendance actuelle à
l'augmentation des prélèvements en eau se poursuit,
entre la moitié et les deux tiers de l'humanité devraient
être en situation dite de stress hydrique en 2025, seuil d'alerte
retenu par l'Organisation des nations unies (ONU) et correspondant
à moins de 1700 mètres cubes d'eau douce disponible
par habitant et par an. Le risque d’une pénurie d’eau
douce existe donc bel et bien.
L’un des problèmes majeurs en matière d'eau
douce et d'alimentation humaine est posé par l’irrigation,
car pour nourrir toute la population de notre planète, la
productivité agricole devra fortement augmenter. Alors que
l’irrigation absorbe déjà aujourd’hui
70 % des prélèvements mondiaux, une consommation jugée
très excessive, celle-ci devrait encore augmenter de 17 %
au cours des 20 prochaines années. Le facteur déterminant
de l'approvisionnement futur de l'humanité en eau douce sera
donc le taux d'expansion de l'irrigation. Autrement dit, seule une
nette amélioration de la gestion globale de l’irrigation
permettra de réellement maîtriser la croissance de
la consommation.
Un autre enjeu de taille pour les années à venir est
celui de la satisfaction de l’ensemble des besoins en eau
potable de l’humanité. Aujourd’hui, déjà
un habitant sur cinq n’y a pas accès. Or, selon l’ONU,
sur les 33 mégapoles de plus de 8 millions d'habitants qui
existeront dans 15 ans, 27 seront situées dans les pays les
moins développés et donc les moins à même
de pouvoir répondre aux besoins. En outre, même si
de légères diminutions de la consommation en eau sont
observées depuis quelques années aux États-Unis
et en Europe, les prévisions sont alarmistes, avec 40 % d’augmentation
de la consommation municipale et domestique dans les 20 ans à
venir.
Pour tenter d’inverser cette tendance, diverses solutions
existent qui permettent de diminuer la consommation en eau et d’en
limiter les pertes : améliorer l’efficacité
des techniques d’irrigation et surtout généraliser
l’usage des méthodes les plus performantes, rénover
les structures de production et de distribution d’eau potable
et en construire de nouvelles, préserver les réserves,
lutter contre la pollution, entre autres en assainissant les eaux
usées, recycler l'eau ... (Voir le chapitre Préservation).
Mais toutes ces mesures demanderont d'énormes investissements
et seront donc coûteuses.
Ce seront donc les décisions politiques, au niveau national
et international, ainsi que les priorités d'investissements
des pays et des agences de financement, qui joueront un rôle
déterminant dans la gestion future du risque de pénurie
d’eau douce à travers le monde.

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