Les Français, nuls en langues ? Pas s’il y a du bruit !

Sciences humaines et sociales

On dit souvent que les Français ne sont pas bons en anglais… mais d’après une étude menée entre autres par une chercheuse du CNRS1 , lorsqu’il s’agit de comprendre l’anglais dans un lieu bruyant comme au café ou au restaurant, les Français sont plutôt performants ! Dans cette étude, les chercheurs ont demandé à des personnes ayant un bon niveau d’anglais de détecter certains sons en début de mots dans un contexte bruyant. Les Français n’ont pas démérité puisqu’ils ont réussi l’exercice dans 90 % des cas, talonnant de près les natifs de l’anglais (92 %), contre 89 % pour les Finlandais et 85 % pour les Néerlandais dont les langues sont pourtant plus proches de l’anglais. La performance à cet exercice révèle en fait la capacité à exploiter l’accentuation de la phrase, composée d’indices acoustiques « locaux » (l’énergie et la durée d’un son) et « distribués » (la mélodie de la phrase). Les résultats révèlent ainsi que les participants s’appuient majoritairement sur le type d’indice présent dans leur langue maternelle : indices locaux pour les locuteurs anglais et néerlandais, distribués pour les locuteurs finnois. Quant aux Français, pourtant réputés insensibles à l’accentuation, ils semblent pouvoir tirer parti des deux types d’informations.

 

  • 1Fanny Meunier, directrice du laboratoire Bases, corpus, langage (CNRS/Université Nice Sophia Antipolis), avec des collègues des Pays-Bas, de Finlande et du Royaume-Uni.
Bibliography

Cross-linguistic Influences on Sentence Accent Detection in Background Noise, Odette Scharenborg, Sofoklis Kakouros, Brechtje Post, Fanny Meunier. Language and Speech, 4 janvier 2019 (online first). https://doi.org/10.1177/0023830918819573   

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