Découverte de la plus ancienne pollution au plomb chez l’humain

Archéologie

Des analyses effectuées sur les dents de deux enfants néandertaliens provenant du site archéologique de Payre (Ardèche) et fouillé par Marie-Hélène Moncel, chercheuse au CNRS1 , attestent de la plus ancienne exposition au plomb chez l’humain. Une équipe internationale de chercheurs a mesuré les concentrations de métaux dans l’émail de ces dents, datées d’environ 250 000 ans, et montré que les deux enfants avaient été exposés au plomb lors de séjours dans des cavités comme le suggère la présence de mines de plomb dans un périmètre de 25 kilomètres. Les dents ayant un rythme de croissance identique à celui des cernes des arbres, les chercheurs ont aussi pu montrer que les enfants étaient tombés malades durant la saison froide, et que l’un des Néandertaliens était né au printemps. En mesurant les concentrations de baryum, un marqueur de la consommation de lait, les chercheurs ont aussi constaté qu’un des deux enfants avait été allaité jusqu’à deux ans et demi, et sevré à l’automne. L’étude publiée le 31 octobre 2018 dans Science Advances est une contribution majeure aux connaissances sur l’enfance des Néandertaliens.

Dent d'un des enfants néandertaliens
Photographie d’une des dents des enfants néandertaliens.
© Smith et al.

 

  • 1Laboratoire d’histoire naturelle de l’Homme préhistorique (CNRS/MNHN/Université de Perpignan Via Domitia).
Bibliographie

Wintertime Stress, Nursing, and Lead Exposure in Neanderthal Children. Tanya M. Smith, Christine Austin, Daniel R. Green, Renaud Joannes-Boyau, Shara Bailey, Dani Dumitriu, Stewart Fallon, Rainer Grün, Hannah F. James, Marie-Hélène Moncel, Ian Williams, Rachel Wood, Manish Arora. October 31st, 2018, Science Advances. DOI : 10.1126/sciadv.aau9483 http://advances.sciencemag.org/content/4/10/eaau9483

Contact

Marie-Hélène Moncel
Chercheuse CNRS
Julie Desriac
Attachée de presse