Les fluorophores en nombre se font de l'ombre

Résultats scientifiques Instruments et analyse

Des chercheurs du Laboratoire de chimie physique (CNRS/Université Paris-Sud d’Orsay) en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Liège viennent de mettre au point une méthode qui permet de s’affranchir des biais d’auto-absorption lumineuse des sondes fluorescentes. Ce travail, généralisable à tout type de sonde fluorescente nanocristalline ou (bio)moléculaire utilisé dans les processus de reconnaissance biologique in vivo et in vitro, fait l’objet d’un article de la collection thématique des « Hot Articles 2017 » et de la quatrième de couverture de la revue Physical Chemistry Chemical Physics.

Les sondes fluorescentes nanocristallines semiconductrices sont utilisées dans différentes techniques de reconnaissance moléculaire. Elles peuvent par exemple révéler la fixation d’un anticorps dédié sur un antigène particulier. Ces sondes sont très sensibles aux variations de leur environnement qui peuvent modifier leurs émissions lumineuses, faussant potentiellement l’interprétation des résultats.

Les chercheurs du Laboratoire de chimie physique en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Liège viennent d’élaborer une méthode simple d’analyse et de modélisation de la lumière visible émise par ces sondes fluorescentes en milieu aqueux, méthode qui permet de s’assurer que les modifications spectrales observées proviennent bien du mécanisme de reconnaissance étudié. Les chercheurs ont pu montrer que, au delà d’une concentration limite de ces sondes fluorophores dans la solution analysée, le décalage spectral observé vers le rouge ainsi que l’extinction progressive de l’intensité de la fluorescence ne sont plus corrélés à la présence d’espèces chimiques auxquelles ils sont pourtant spécifiquement sensibles. Ce sont les sondes elles-mêmes qui absorbent la fluorescence de leurs voisines. Le modèle développé permet de s’affranchir de cet effet d’auto-absorption lumineuse et de consolider l’interprétation des spectres de fluorescence mesurés en milieu liquide.

 

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Référence

T. Noblet, L. Dreesen, J. Hottechamps & C. Humbert

A global method for handling fluorescence spectra at high concentration derived from the competition between emission and absorption of colloidal CdTe quantum dots

Phys. Chem. Chem. Phys6 septembre 2017
DOI: 10.1039/C7CP03484A

Contact

Sophie Félix
Chargée de communication
Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC