Une prise de sang pour détecter le cancer du sein ?

Résultats scientifiques Vivant et santé

Cancer le plus répandu chez la femme, le cancer du sein pourrait demain être dépisté par une simple prise de sang. En effet, des chercheurs australiens (Australian National University) associés à des chercheurs nantais du laboratoire « Chimie, interdisciplinarité, synthèse, analyse, modélisation » (CNRS/Université de Nantes) et à une équipe du Centre de recherche en cancérologie Nantes-Engers, en partenariat avec l’Institut de cancérologie de l'Ouest, ont développé une méthode innovante permettant de reconnaitre des cellules cancéreuses dans des tissus solides. Ils ont identifié dans ces cellules de nouveaux biomarqueurs de cette pathologie qui pourraient être utilisés pour un diagnostic fiable d’ici une dizaine d’années. Ce travail est publié dans la revue Scientific Reports.

Le dépistage du cancer du sein est un énorme enjeu de santé publique car cette pathologie constitue la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes. Aujourd’hui, la mammographie, réalisée par un radiologue, reste l’examen de référence.  Il est coûteux et contraignant pour les patientes, d’où la recherche d’‘autres moyens fiables de dépistage. En étudiant l’activité métabolique des cellules cancéreuses, les chercheurs du laboratoire Chimie Interdisciplinarité, synthèse, analyse, modélisation et du Centre de recherche en cancérologie Nantes-Angers ont observé que la dégradation des molécules organiques se traduisait par une modification des teneurs isotopiques en des atomes d’azote et de carbone (13C et 15N) par rapport à la composition isotopique des cellules saines. Ils viennent de montrer pour la première fois que la mesure de l’abondance isotopique de ces deux atomes, présents naturellement dans tous nos organes, permettait de distinguer un tissu sain d’un tissu cancéreux.

Les travaux de l’équipe s’orientent maintenant vers l’analyse isotopique du sang. En effet, si cette signature observée dans les tissus est également présente dans le sang, les médecins pourraient exploiter cette information pour savoir si une patiente a contracté ou non un cancer du sein. Ce nouveau test sanguin moins contraignant que la mammographie pourrait être utilisé en complément des méthodes de détection actuelles.

 

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Référence

Illa Tea, Estelle Martineau, Ingrid Antheaume, Julie Lalande, Caroline Mauve, Francoise Gilard, Sophie Barillé-Nion, Anneke C. Blackburn & Guillaume Tcherkez

13C and 15N natural isotope abundance reflects breast cancer cell metabolism

Scientific reports 28 septembre 2016
DOI: 10.1038/srep34251

Contact

Sophie Félix
Chargée de communication
Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC