Comment les macrophages réparent les muscles

Résultats scientifiques

Après une lésion tissulaire, les macrophages participent à la réponse inflammatoire à la fois lors de la phase pro-inflammatoire, et ensuite lors de la résolution de l'inflammation, qui permet la réparation du tissu. L’équipe de Bénédicte Chazaud à l'Institut NeuroMyoGène, en collaboration avec une équipe de l'Université de Debrecen (Hongrie), montre que les macrophages réparateurs expriment le facteur de transcription PPARg, qui contrôle l'expression du facteur de croissance GDF3 au cours de la reconstruction du muscle strié squelettique. GDF3 agit en stimulant la fusion des précurseurs myogéniques pour la formation de nouvelles myofibres. Cette étude a été publiée le 8 novembre 2016 dans la revue Immunity.

La réparation tissulaire comporte une phase inflammatoire suivie d'une phase anti-inflammatoire, associée à la réparation du tissu. Ces deux phases sont régulées par les macrophages. Ceux-ci détectent et éliminent les débris tissulaires lors de la phase inflammatoire, puis ils permettent la régénération ou la cicatrisation du tissu pendant la phase de résolution de l'inflammation en tant que macrophages réparateurs. Cette dichotomie requiert le changement de statut inflammatoire et de fonctions des macrophages, en coordination avec les autres types cellulaires du tissu. Les gènes qui contrôlent ce changement et ces fonctions sont donc très importants pour la réparation tissulaire, et sont encore peu connus. 
L'étude menée conjointement par l’équipe de Bénédicte Chazaud de l'Institut NeuroMyogène à Lyon et une équipe hongro-américaine [Université de Debrecen et Sanford-Burnham-Prebys Medical Discovery Institute (Orlando. USA)] montre que le facteur de transcription activé par les lipides PPARg est indispensable dans les macrophages pour une bonne régénération du muscle strié squelettique après une lésion. Dans les macrophages anti-inflammatoires réparateurs, PPARg contrôle l'expression d'un membre de la famille du TGFb, le GDF3. Sécrété par ces macrophages réparateurs, le GDF3 stimule spécifiquement la fusion des précurseurs myogéniques, permettant ainsi la formation de nouvelles fibres musculaires fonctionnelles. 
Ce travail démontre que PPARg est un senseur métabolique et un régulateur transcriptionnel dans les macrophages réparateurs. En outre, il montre que GDF3 est un facteur sécrété exclusivement par les macrophages agissant sur les précurseurs myogéniques afin de permettre la régénération musculaire.

 

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Figure : A gauche, des coupes de muscle strié squelettique en régénération (marquage Hématoxyline-Eosine). Le muscle sain montre une régénération normale, avec la formation de nouvelles myofibres (larges structures colorées en violet avec un noyau en position centrale). Le muscle déficient pour PPARg dans les macrophages (PPARg-MacKO) présente un défaut important de régénération avec la présence de fibres nécrotiques (larges structures rose pâle) et une inflammation soutenue (petites structures violet foncé). A droite, des cultures de cellules progénitrices musculaires se différencient in vitro en formant des myotubes (structures contenant plusieurs noyaux, en bleu). L'ajout de GDF3 à la culture augmente la fusion et donc le nombre de noyaux contenus dans les myotubes (en rouge marquage pour la desmine, structure du cytosquelette).

© Bénédicte Chazaud

 

 

En savoir plus

  • Macrophage PPARg, a lipid activated transcription factor controls a growth factor GDF3 and skeletal muscle regeneration. 
    Tamas Varga, Rémi Mounier, Andreas Patsalos, Péter Gogolák, Matthew Peloquin, Attila Horvath, Attila Pap, Bence Daniel, Gergely Nagy, Eva Pintye, Szilárd Póliska, Sylvain Cuvellier, Sabrina Ben Larbi, Brian E. Sansbury, Matthew Spite, Chester W. Brown, Bénédicte Chazaud and Laszlo Nagy .

    Immunity. Published online: November 8, 2016. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.immuni.2016.10.016

     

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Bénédicte Chazaud