[Alerte presse] On sait pourquoi Drosophila suzukii cause de si gros dégâts aux cultures de fruits

Arrivée en Europe et aux États-Unis depuis l’Asie il y a une dizaine d’années, la mouche Drosophila suzukiiest une espèce invasive, ravageur de nombreux fruits de culture, comme les fraises et les cerises, et contre laquelle aucune solution efficace n’est disponible. À l’inverse de la plupart des autres espèces de drosophiles, qui pondent sur des fruits en putréfaction, Drosophila suzukii cible les fruits mûrs, accélérant ainsi leur décomposition. Des chercheurs de l’Institut de biologie du développement de Marseille (CNRS/AMU) et de la LMU Munich ont découvert qu’au cours de son évolution, D. suzukii est devenue plus sensible aux odeurs et aux goûts des fruits mûrs qu’à ceux des fruits fermentés, et capable de pondre dans des fruits relativement fermes. En inactivant spécifiquement des neurones ou des récepteurs olfactifs chez cette espèce, ils ont ensuite démontré que l’odeur de fruits frais stimule la ponte des femelles.

Les scientifiques cherchent maintenant à déterminer la ou les molécule(s) qui active(nt) le comportement de ponte – un préalable nécessaire à la mise au point de leurres ou de molécules à même de bloquer la ponte. Au-delà, ces résultats éclairent la manière dont des comportements innés – comme la ponte – sont modifiés au cours de l’évolution.

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Figure : Une mouche Drosophila suzukii sur une cerise. Drosophila suzukii a été détectée en France à partir de 2009 et s'attaque à une très large variété de fruits (cerises, fraises, framboises, abricots, pêches, figues...). La femelle perce la peau du fruit en maturation pour y pondre ses oeufs, favorisant leur contamincation. Plus tard, les larves se développent dans le fruit. Les pertes peuvent atteindre 80% de la production.

© Elora Gompel

 

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