Caroline Dissaux (ICube), Marijana Milicevic (C2N) et Muriel Tyrman (SATIE) lauréates 2017 d'une bourse « L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science »

Distinction

Caroline Dissaux, doctorante au sein du laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie, Marijana Milicevic, doctorante au centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N)et Muriel Tyrman, post-doctorante au Laboratoire des Systèmes et applications des technologies de l'Information et de l'énergie, figurent parmi les 30 lauréates 2017 du programme « L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science ». Portraits de ces trois jeunes femmes scientifiques récompensées pour leurs travaux de recherche et leur action de vulgarisation.

L’informatique prête main forte à la chirurgie reconstructrice

Caroline Dissaux, doctorante

Laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie,
ICube (CNRS/Université de Strasbourg/INSA Strasbourg/ENGEES)


La fente labio-palatine, communément appelée « bec de lièvre », touche en Europe une naissance sur 1000, soit plus de 800 nourrissons chaque année. Après un cursus de chirurgie plastique et maxillofaciale pour se spécialiser dans le traitement des malformations du visage de l’enfant, Caroline Dissaux réalise aujourd’hui un doctorat afin de suivre une carrière hospitalo-universitaire. Son moteur : l’envie de comprendre et de trouver des solutions. « Ayant toujours voulu devenir chirurgien, ma passion pour la chirurgie des malformations faciales est née au fil de ma formation, auprès de ces enfants dont la force et la détermination sont un exemple. » Caroline Dissaux mène aujourd’hui un projet de recherche au sein du laboratoire ICube. L’objectif de la jeune médecin est de mettre au point un modèle biomécanique mathématique permettant de simuler et d’optimiser la reconstitution de l’os alvéolaire, qui entoure et maintient les dents, chez les enfants porteurs de fente labio-palatine. Les résultats de ses travaux permettraient de développer des procédures chirurgicales optimisées, sans perte de chance pour ces enfants. Pour Caroline, entendre un enfant dire « maintenant je suis le roi de l’école » est la plus belle des motivations pour réaliser ses travaux.

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Caroline Dissaux | Fondation L'Oréal

La lumière sur le graphène

Marijana Milicevic, doctorante

Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N, CNRS/Université Paris-Sud)


Le graphène (découverte de 2004 récompensée par le prix Nobel de Physique en 2009) est le meilleur conducteur d’électricité connu à ce jour. Cette nouvelle classe de matériaux extrêmement fins constitués d’une couche unique d’atomes de carbones, possède des propriétés électroniques, optiques et mécaniques hors du commun qui vont potentiellement révolutionner le monde de la microélectronique. Pourtant, ces matériaux innovants qui captivent les physiciens restent difficiles à manipuler en laboratoire car leur étude nécessite une résolution expérimentale à l’échelle de l’infiniment petit, l’atome. Originaire de Belgrade en Serbie et actuellement doctorante au Centre des Nanosciences et de Nanostructures à Marcoussis, Marijana Milicevic a choisi de recréer ce matériau d’une nouvelle façon, en utilisant la lumière, dans un simulateur photonique. L’objectif de cet outil : utiliser les photons, particules constitutives de la lumière, pour recréer, en laboratoire, du graphène afin de l’étudier avec un meilleur contrôle. « Les photons du simulateur y sont confinés dans des structures de taille micrométrique, afin d’égaler ou de surpasser les propriétés électroniques particulières du matériau. » De façon remarquable, Marijana étudie des structures particulières du graphène, appelées « états de bord », intrinsèquement très stables, permettant d’assurer le transport sans dissipation d’énergie. Cette découverte pourrait aboutir à des systèmes informatiques hyperperformants (serveurs ou ordinateurs), plus robustes, stables et rapides. 

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Marijana Milicevic | Fondation L'Oréal

De nouveaux aimants pour des voitures écologiques sur toute la ligne

Muriel Tyrman, post-doctorante

Laboratoire des Systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie,
SATIE (CNRS/ENS Paris-Saclay/CNAM/Université Cergy-Pontoise/Université Parus-Sud, ENS Rennes/IFSTTAR)


Les véhicules électriques ont été conçus pour répondre à une partie de nos problématiques environnementales. Paradoxalement, ces voitures nécessitent l’utilisation d’aimants composés de terres rares, matières minérales aux propriétés exceptionnelles utilisées notamment dans la fabrication des moteurs électriques, dont l’extraction et le raffinage sont hautement polluants. L’un des objectifs de Muriel Tyrman, post-doctorante au Laboratoire SATIE et passionnée d’automobile, est de permettre aux constructeurs de véhicules électriques de se passer des aimants à terres rares en développant un nouveau type d’aimant composé de métaux facilement accessibles et plus respectueux de l’environnement : le manganèse et l’aluminium. Pour cela, les travaux de la jeune chercheuse sont axés sur l’augmentation du comportement magnétique de ces matériaux : « J’ai augmenté de 40 % la résistance à la désaimantation par un champ magnétique des alliages manganèse-aluminium. » Ces résultats prometteurs, issus de travaux originaux et pionniers, permettront d’utiliser ces nouveaux aimants dans la fabrication des moteurs de voitures électriques, permettant ainsi à la France de conserver son avantage technologique dans le véhicule décarboné.

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Muriel Tyrman | Fondation L'Oréal

 

Source : Dossier de presse "L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science"

Pour savoir plus :

Lire le dossier de presse
(Re)Lire les portraits des lauréates INSIS des éditions 2015 et 2016

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