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Start-up

Spinofrin : un procédé de production industrielle de particules submicroniques

Grâce au procédé de submicronisation développé au laboratoire Nanomatériaux pour les systèmes sous sollicitations extrêmes1, Spinofrin propose aux industriels de réduire la taille des particules qu'ils intègrent dans leurs produits, afin d'augmenter leur efficacité globale et leur solubilité. La technologie intéresse les entreprises de la pharmacie, des cosmétiques et de l'agroalimentaire.

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Produire industriellement des particules submicroniques (inférieur au micron), ce qui permet d'augmenter la surface active d'un matériau et d'accroître ainsi sa réactivité ou sa solubilité, est un enjeu industriel dans des domaines comme la pharmacie, les cosmétiques, ou l'agroalimentaire. Spinofrin, créée en février 2018 à partir d'une technologie née au laboratoire Nanomatériaux pour les systèmes sous sollicitations extrêmes1, propose un procédé permettant cette production. Les chercheurs ont ainsi développé et breveté2 un procédé d'évaporation flash (SFE pour Spray flash evaporation) qui, à partir d'un composé en solution dans un liquide, produit des particules submicroniques, impossibles à obtenir par les procédés existants. « L'autre point fort du procédé est qu'il peut sans difficulté passer à une échelle industrielle sans être modifié », explique Denis Spitzer, inventeur du procédé SFE, directeur du laboratoire et directeur général de Spinofrin.

La start-up a été co-créée par les chercheurs de l’Institut franco-allemand de Saint-Louis et du CNRS, et par Technofounders, un « start-up studio » auquel le CNRS s'est associé récemment pour accélérer la création d'entreprises à partir de technologies nées dans les laboratoires de recherche. « C’est dans le cadre de son programme de prématuration, qui a permis notamment le développement d’un prototype, que le CNRS nous a mis en contact avec Technofounders et que nous avons ainsi pu construire ce rapprochement efficace », précise Denis Spitzer.

A l'origine du procédé d'évaporation, la recherche d'un moyen de fabriquer des explosifs. Les chercheurs voulaient en effet obtenir des cristaux submicroniques d'explosifs, utilisés ensuite pour la synthèse de particules de diamants artificiels. Le procédé mis au point consiste à placer la solution initiale sous forte pression (40 bars), puis à la détendre à travers une buse dans une enceinte sous vide (5 millibars). Le procédé permet ainsi de fragmenter les gouttes de liquide avant l'évaporation du solvant et donne des particules de taille inférieure au micron. En réalisant des essais, les chercheurs ont constaté que le procédé pouvait aisément changer d'échelle et s'appliquer à divers types de matériaux. Au-delà de la fabrication de particules d'explosifs, il était donc susceptible d'intéresser de nombreux industriels.

Aux acteurs de la pharmacie, des cosmétiques et de l'agroalimentaire, Spinofrin propose des études de faisabilité de submicronisation ainsi que la fabrication d'échantillons de quelques centaines de grammes pour leurs propres tests. Une dizaine d'entreprises a déjà passé commande ou manifesté son intérêt pour le procédé.

 

1 Laboratoire  Nanomatériaux pour les systèmes sous sollicitations extrêmes (CNRS/Institut Saint Louis/Université de Strasbourg) au sein de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint Louis

2 Brevet « Préparation de nanoparticules par évaporation flash », en copropriété CNRS/ISL, déposé le 7 février 2012 étendu le 15 août 2015 (WO2013117671)

Contacts :

Denis Spitzer / Spinofrin / contact@spinofrin.com

Pierre Le Blainvaux / Technofonders / p.leblainvaux@technofounders.com