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Le 14 juin prochain, le CNRS remettra la médaille de l’innovation à 4 nouveaux lauréats : Cathie Vix-Guterl, Marin Dacos, Thierry Heidmann et Ali Zolghadri. Au travers de ces quatre parcours singuliers et néanmoins exemplaires, c’est une fois de plus toute la richesse de la contribution de la science française au dynamisme global de nos sociétés – ce que l’on peut appeler l’innovation – qui est ainsi mise en lumière.
Car chacun de ces quatre lauréats a su, à sa manière, déplacer les lignes et ce déplacement n’est pas sans effet pour chacun de nous, qu’il s’agisse des algorithmes créés par Ali Zolghadri – l’un d’entre eux étant embarqué sur l’A350 ; des perspectives ouvertes par les travaux de Thierry Heidmann pour le développement de vaccins, notamment contre la leucose féline ; de la révolution de l’accès ouvert aux publications qui doit tant à Marin Dacos et aux plateformes d’OpenEdition qu’il a créées ou bien encore de l’institut Carnot MICA, au travers duquel Cathie Vix-Guterl a su rassembler et rendre accessibles aux entreprises les compétences de 14 structures, allant d’unités de recherche à des centres techniques industriels ou de ressources technologiques.
Cette année encore, ces médailles de l’innovation viennent ainsi rappeler ce fait : la recherche entretient de multiples liens avec la société qui l’entoure et bien nombreux sont les scientifiques engagés, à des titres tout aussi multiples, dans des actions de transfert en relation directe avec les entreprises : le partenariat de recherche avec un acteur privé, la création de start-up ou la construction d’une offre de collaboration globale à destination du tissu économique sont en effet quelques-unes des voies possibles pour accompagner la diffusion des résultats de la recherche vers l’économie et vers la société. Et cette diffusion – il faut nécessairement le préciser – bien loin d’intervenir toujours a posteriori s’opère bien souvent au stade même de la réalisation des travaux de recherche, en lien direct avec un partenaire industriel.
Les modalités variées que prennent ces « interfaces » entre laboratoires publics et monde économique, pour utiliser les mots de Suzanne Berger, rendent parfois ces interactions difficiles à quantifier de manière précise. De là naissent parfois des idées convenues qui présentent ces deux univers comme radicalement séparés. Et pourtant, ces interfaces n’en sont pas moins nombreuses – et bien plus fréquentes et intenses qu’on ne se l’imagine ou qu’on ne le dit parfois. Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir le profil des lauréats successifs de cette distinction depuis sa création, il y a bientôt six ans : à défaut d’une synthèse quantifiée, c’est un bilan qualitatif qui peut ainsi être aisément offert.
Plus important encore, peut-être, ces quatre parcours sont d’abord et avant tout ceux de chercheurs et d’ingénieurs dont l’activité scientifique inclut tout naturellement des actions de diffusion ou de valorisation. C’est pourquoi il n’est pas indifférent que le CNRS attribue une telle distinction : comme les médailles d’or, d’argent ou de bronze et comme le cristal décernés par l’organisme, elle vient exprimer la reconnaissance scientifique qu’appellent ces contributions remarquables à la recherche et donc à l’innovation.
Nicolas CASTOLDI,
délégué général à la valorisation du CNRS.