CNRS La lettre innovation

Après plus de 15 ans de collaborations et une vingtaine de projets de recherche, le Laboratoire réactions et génie des procédés¹ et Air Liquide ont décidé de s'associer pour créer le laboratoire commun PiGaz (Procédés intensifiés pour les gaz). Inauguré en octobre dernier, PiGaz permettra une collaboration suivie, favorable à la réalisation de projets de recherche industriels et à l'innovation. « Le laboratoire commun est aussi un espace de liberté pour faire émerger des idées nouvelles, et développer des compétences, y compris fondamentales, qui seront utiles pour de futurs projets », explique Laurent Falk, co-directeur du PiGaz, avec Marc Wagner d'Air Liquide.

Depuis le début de leur collaboration, Air Liquide et le laboratoire nancéen ont mis en oeuvre de nombreux projets concernant la production et la séparation des gaz industriels. Aujourd'hui, ce sont les procédés de production d'hydrogène, notamment dans la perspective du développement de la mobilité, qui sont au centre de la collaboration entre l'industriel et le laboratoire. Les partenaires, déjà associés depuis 2016 au sein du projet collaboratif FAIR², vont concevoir ensemble des petits réacteurs intensifiés destinés à produire de l'hydrogène à moindre coût, et de manière décentralisée.

PiGaz travaille aussi sur la conception des réacteurs de synthèse du méthanol à partir de CO2. Une voie de valorisation du gaz carbonique, le méthanol pouvant ensuite servir à la fabrication de carburants ou de polymères. Enfin, les partenaires veulent développer des équipements de production d'énergie basée sur l'hydrogène liquide ou gazeux. Une vingtaine de chercheurs, pour moitié venus d' Air Liquide et du Laboratoire réactions et génie des procédés, consacreront une partie de leur temps à PiGaz. Les recherches seront menées au sein du laboratoire nancéen, qui accueillera des équipements et pilotes dédiés au laboratoire commun.

¹ CNRS/Université de Lorraine

² FAIR (Fabrication additive pour intensification de réacteurs) est un projet industriel, lancé par un consortium de PME, ETI, grandes entreprises et partenaires académiques français dans le domaine de l’impression 3D, avec un budget total de près de 35 millions d’euros sur 4 ans. Le Programme d’investissements d’avenir, piloté par le Commissariat général à l’investissement (CGI) et opéré par Bpifrance, participe à son financement à hauteur de 10,5 millions d’euros.