CNRS La lettre innovation

Avec la maquette numérique 3D d'un bâtiment ou d'une installation industrielle, des ingénieurs, des opérateurs, des agents de maintenance ou des personnels de sécurité peuvent se former, et même préparer et piloter des interventions en mode virtuel. Mais visualiser ou manipuler de lourds fichiers 3D nécessite des moyens informatiques puissants et coûteux, et les usages professionnels des outils de réalité virtuelle restent encore limités. Arskan, fondée en 2016, veut changer la donne, en s'appuyant sur des technologies brevetées de compression et de transmission progressive de données 3D développées au Laboratoire d’informatique en image et systèmes d’information¹.

Soutenu par la Satt Pulsalys, Arskan a mis au point un outil de visualisation d'environnement 3D qui permet la manipulation en temps réel, la visite virtuelle et le partage de l'application par plusieurs utilisateurs, y compris à partir d'une tablette ou d'un smartphone. La jeune entreprise a aussi développé un générateur automatisé de "jumeau numérique", qui connecte l'environnement 3D à toutes sortes de bases de données. Ainsi, dans une maquette numérique 3D d'une usine, chaque équipement sera relié aux données qui le concerne : description technique, historique, gestion de la maintenance, pièces détachées, etc.

Pour son premier client et bêta-testeur, Lyon Parc Auto, Arskan a "dématérialisé" un parking public de sept niveaux. Les agents de maintenance préparent leur intervention (sur un ascenseur en panne, une barrière défectueuse...) en manipulant la maquette numérique du parking. Les services de sécurité (pompiers, police) devraient prochainement avoir accès au jumeau numérique du parking en temps réel.

La start-up a également démarré un projet avec les industriels de la chimie. Le jumeau numérique d'une usine servira cette fois à la formation des opérateurs. D'autres projets sont en cours dans les domaines du transport, de l'industrie pétrolière et de l'ingénierie. Arskan propose d'utiliser sa plateforme sous la forme d'un abonnement, ou en paiement à l'usage, ou encore en faisant l'acquisition d'une licence du logiciel afin de l'installer en interne.

"Notre priorité est aussi d'automatiser complètement notre chaîne de traitement des données, afin de pouvoir accélérer la mise en chantier de nouveaux projets", indique Jean-Gabriel Grivé, fondateur et président d'Arskan. L'entreprise, qui compte une dizaine de personnes, envisage une levée de fonds dans les 8 à 16 mois à venir.

¹ Laboratoire d’informatique en image et systèmes d’information (CNRS/INSA Lyon/Université Claude Bernard Lyon/Université Lumière Lyon 2/École Centrale de Lyon)