CNRS La lettre innovation

Depuis plus de dix ans, le Laboratoire de recherche en sciences végétales¹ et la groupe De Sangosse mènent ensemble des recherches sur des composés naturels favorisant la résistance des plantes et leur croissance. Le laboratoire et l'entreprise, un fabricant de produits de protection des plantes, avaient créé en 2015 un premier laboratoire commun sur la protection des plantes, BioPlantProtec, soutenu par l'ANR. Afin d’accentuer leur collaboration et de l'élargir aux produits de stimulation de la croissance, les deux partenaires ont créé un nouveau laboratoire commun, BioPlantProducts.

Pour développer de nouveaux produits naturels de protection et de stimulation de la croissance des plantes, BioPlantProducts exploitent les souches de micro-organismes qui se développent dans le sol au contact des plantes, ainsi que des extraits de végétaux. L'équipe, une quinzaine de personnes issues du Laboratoire de recherche en sciences végétales et la société De Sangosse, travaille dans les locaux du laboratoire. Plusieurs projets ont été lancés :

• Un outil de criblage haut débit pour la sélection de micro-organismes, fondé sur l'analyse d'images, est en cours de mise en place ;
• Dans le domaine de la protection des plantes contre les maladies, une souche de bactéries déjà identifiée et brevetée continue à être étudiée et améliorée : une thèse Cifre² est en cours ;
• Pour la stimulation de la croissance des plantes, l'équipe de BioPlantProducts développe des souches de champignons et bactéries associées aux racines qui favorisent notamment l'absorption des minéraux.

La collaboration entre les chercheurs du Laboratoire de recherche en sciences végétales et De Sangosse consiste à identifier des composés actifs, cribler des micro-organismes, et élucider leurs mécanismes d'action. Trois thèses sont actuellement co-encadrées par des chercheurs du laboratoire public et de l'entreprise. Les micro-organismes qui ont été sélectionnés peuvent alors entrer en phase de développement par l'entreprise. Enfin, l'équipe commune intervient également pour améliorer des produits, ou durant sa phase d'homologation. "Pour l'entreprise, l'intérêt est que, dès le départ, la sélection des produits qui seront développés prend en compte des critères industriels. Pour nous, ce type d'études est aussi l'occasion d'identifier des micro-organismes qui présentent un intérêt sur le plan fondamental. C'est ce qui fait la force d'un laboratoire commun", explique Bernard Dumas, directeur du Laboratoire de recherche en sciences végétales.

¹ Laboratoire de recherche en sciences végétales (CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier)

² Le dispositif Cifre subventionne toute entreprise de droit français qui recrute pour une durée de trois ans un doctorant pour le placer, jusqu’à sa soutenance de thèse, au cœur d'une collaboration de recherche avec un laboratoire public. Les Cifre sont intégralement financées par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation qui en a confié la mise en œuvre à l'ANRT.