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Les toxines, poisons ou médicaments ?

La nature dangereuse : les toxines ou poisons biologiques

Mygale, Terraphrosa sp. une des plus grandes espèces, forêt tropicale de Guyane. Bactéries, virus, micro-algues, champignons, plantes et animaux comptent de nombreuses espèces produisant des poisons biologiques extrêmement divers qui leur permettent de survivre dans des environnements difficiles. © CNRS Photothèque  /  DEVEZ Alain R

Ces substances, nommées toxines, agissent avec efficacité souvent à faible dose, altérant le bon fonctionnement physiologique des proies. Certaines sont douées d'activités enzymatiques. D'autres possèdent une capacité à se fixer spécifiquement sur des cibles importantes au plan physiologique (organes, système nerveux…), ce qui engendre des perturbations majeures qui conduisent souvent à la mort de l'organisme touché.

Goutte de venin à l'extrémité des crochets d'une Bitis arietans, ce serpent venimeux possède des crochets pouvant dépasser 4cm de longueur. (Sénégal) Les venins, d'origine multiple (des protistes aux vertébrés dont les mammifères, mais surtout certains serpents, scorpions, cônes (mollusques marins), araignées…), produisent une grande variété de toxines aux modes d'actions divers. Les venins permettent principalement aux espèces venimeuses de se nourrir et de se défendre, en capturant leurs proies par paralysie, par modification du fonctionnement cardiaque et de la pression artérielle ou par induction d'hémorragies internes. Ils procurent à ces prédateurs un avantage sélectif dans les zones hostiles. © IRD Photothèque  / Trape, Jean-François

Le scorpion Androctonus australis Hector vit en Algérie et en Tunisie. Certaines plantes et microorganismes (bactéries, micro-algues, micro-champignons) produisent des toxines qui leur procurent un avantage dans la compétition avec les autres espèces, et qui leur assurent une bonne défense, en raison de leur toxicité qui dissuade leurs consommateurs éventuels. © CNRS Photothèque  /  ROCHAT Hervé

La multiplicité et l'efficacité des toxines, des venins et des appareils venimeux proviennent de la diversité des espèces qui les produisent, de leur évolution sélective et de leur adaptation nécessaire à des conditions difficiles, ce qui améliore leur capacité de survie.

Un Conus aulicus en train de manger un Lambis crocata, Juan de Nova, Canal du Mozambique. (Madagascar) Ces substances chimiques sont évidemment perçues comme des menaces potentielles par l'espèce humaine, par leur accumulation dans la chaîne alimentaire ou leur utilisation en tant qu'armes biologiques. Les venins occasionnent de fortes douleurs, des perturbations physiologiques, parfois dangereuses, quelquefois mortelles. © IRD Photothèque  / Laboute, Pierre

Et pourtant, ces toxines constituent des outils de recherche scientifique dans les sciences du vivant et des sources de médicaments, de produits cosmétiques et agricoles. Il est donc indispensable de bien connaître ces toxines, afin de savoir mieux s'en protéger et les utiliser.

Rédaction :

Manuelle Rovillé

Validation scientifique :

André Ménez (Ancien Président du Muséum national d’histoire naturelle)

Sources de l'article

  • Biofutur « des venins aux médicaments », N° 280, septembre 07
  • Biofutur « les toxines », N° 272, décembre 2006
  • Toxins : Threats and Benefits, André Ménez, Daniel Gillet and Eugene Grishin, Recent Research Developments in Toxins from Bacteria and Others Organisms, 2006 : 1-33

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