

Contrer les catastrophes naturelles
Parmi les catastrophes naturelles atténuées grâce à un milieu diversifié, nous pouvons citer les inondations, les tempêtes, les glissements de terrain... Ainsi, les zones humides, les mangroves ou les récifs coralliens servent de zones d'expansion des crues ou de barrières naturelles contre les inondations. De même, une forêt diversifiée, c'est-à-dire qui présente plusieurs essences d'arbres d'âges différents, sera beaucoup plus résistante aux tempêtes qu'une forêt constituée d'un seul type d'arbre ; un sol richement recouvert sera moins sujet à la désertification ou aux glissements de terrains.
Le rôle des mangroves au Vietnam
Les mangroves sont des groupements de végétaux (palétuviers) de régions tropicales qui poussent sur les zones côtières soumises au balancement des marées, ou dans l'estuaire de certains fleuves. Ces écosystèmes protègent les zones côtières contre les ondes de tempêtes (servent de brise vent et de zones tampons) et abritent une grande quantité d'espèces comestibles, pouvant ainsi jouer un rôle dans la lutte contre la famine ou la malnutrition.
Un projet de restauration des mangroves, lancé en 1994 au Vietnam par la Croix rouge a permis la plantation de plusieurs milliers d'hectares de palétuviers sur la côte du Nord du Vietnam, fortement touchée par les typhons. Les mangroves constituent une zone tampon à l'avant du système de digues maritimes. Les palétuviers ralentissent la vitesse et la puissance des vagues et atténuent la force du vent. Ce dispositif protège ainsi les terres situées le long du littoral, épargne des vies humaines et les ressources matérielles investies dans le développement. D'un coût de 1,1 million de dollars, cette opération a généré une économie estimée à 6,7 millions de dollars, le coût d'entretien et de restauration des digues après tempêtes s'élevant normalement à 7,8 millions de dollars.© IRD Photothèque / Dumas, Pascal
Cette restauration des mangroves a également bénéficié à environ 7750 familles, en leur apportant un gain de revenu supplémentaire grâce à la vente de crabes, de crevettes et autres mollusques qui vivent dans cet écosystème, ainsi qu'une augmentation de la quantité de protéine dans le régime alimentaire des habitants de ces régions.
L'évaluation du projet indique que les mangroves, en assurant la protection des digues maritimes, contribuent à la stabilité économique des communes. L'ensemble des membres de la communauté devrait normalement en tirer profit puisque les habitations, le bétail et les terres agricoles sont mieux protégés des risques d'inondation. Les familles pauvres qui disposent de moyens limités pour réparer ou remplacer les biens endommagés par les éléments, sont les principaux bénéficiaires potentiels.
De plus, le typhon Wukong qui a sévi dans cette zone en 2000 a laissé intactes les zones du projet, alors que les provinces avoisinantes ont été dévastées, ce qui confirme l'efficacité des mangroves.© IRD Photothèque / Montoroi, Jean-Pierre
Rédaction :
Manuelle Rovillé (Chargée de mission FRB)
Validation scientifique :
Robert Barbault (Directeur du département « écologie et gestion de la biodiversité » du Muséum national d'histoire naturelle)
Sources de l'article
- « Pauvreté et changements climatiques : Réduire la vulnérabilité des populations pauvres par l'adaptation »
- Site de la Croix-rouge : Préservation de l’environnement sur le littoral – plantation de mangroves
- Site de la FAO : RÉDUIRE LA VULNÉRABILITÉ DE L'AGRICULTURE FACE AUX PLUIES TORRENTIELLES ET À LEURS EFFETS