Les sources d’aérosols peuvent être soit naturelles
(volcans, sols, océans), soit dues aux activités humaines
(évolution des gaz émis par combustion, etc.). Les aérosols
sulfatés sont en quantité importante dans l’atmosphère:
en effet, le SO2 est principalement émis de façon
naturelle par les volcans, atteignant la stratosphère dans les
cas d'éruptions intenses. Les couches d'aérosols sulfatés
ainsi formées demeurent environ deux ans dans la stratosphère.
Le SO2 est également émis suite aux activités
humaines et résulte en particulier de la combustion du charbon,
chargé en soufre. Parmi les autres aérosols d'origine anthropique,
issus des combustions de combustibles fossiles, existent les aérosols
carbonés et ceux de carbone-suie. Leur temps de séjour dans
l’atmosphère varie de quelques semaines (dans la troposphère)
à quelques années (dans la stratosphère). Les différents
types d'aérosols influent différemment sur les rayonnements
traversant l'atmosphère et ont donc des impacts différents
sur le climat.
- Ils influent soit par un effet direct
Dans ce cas,
trois mécanismes (a, b, c) peuvent entrer en jeu.
(a) Les particules d’aérosols peuvent rétro-diffuser
le rayonnement
solaire (c’est-à-dire le diffuser vers l'extérieur
de la Terre, mécanisme improprement appelé réflexion).
Ce processus a pour conséquence de diminuer la quantité
de rayonnement solaire qui réchauffe la Terre, et donc entraîne
un refroidissement de la surface terrestre.
(b) Les particules d’aérosols peuvent absorber le rayonnement
solaire. Elles sont alors chauffées (voir absorption).
Absorption puis thermalisation sont en général suivies de
réémission sous forme d'un rayonnement thermique (dans l'infrarouge)
dirigé en partie vers la surface de la Terre, et en partie vers
l'extérieur de la Terre. A l'équilibre énergétique,
la quantité d'énergie solaire absorbée est égale
à la quantité d'énergie associée au rayonnement
thermique émis.
En terme de bilan, ce mécanisme conduit à une diminution
de l'énergie reçue par la surface terrestre, et donc à
un refroidissement de la surface terrestre. Ce mécanisme est comparable
au mécanisme impliqué dans l'effet
de serre, mais agit en sens inverse. Il est à l'origine du
refroidissement observé à la surface terrestre lors d'une
éruption volcanique intense, en même temps que du fort réchauffement
observé à l'altitude de la couche d'aérosol volcanique
(environ une quinzaine de kilomètres).
(c) Les particules d’aérosols peuvent absorber le rayonnement
tellurique (rayonnement infra rouge) émis par la surface terrestre.
Absorption, thermalisation, suivies de réémission, conduisent
à l'émission d'un rayonnement thermique (dans l'infrarouge)
dirigé en partie vers la surface de la Terre, et en partie vers
l'extérieur de la Terre. A l'équilibre énergétique,
la quantité d'énergie solaire absorbée est égale
à la quantité d'énergie associée au rayonnement
thermique émis. En terme de bilan, ce mécanisme conduit
à une diminution de l'énergie perdue par la surface terrestre,
et donc à un réchauffement de la surface terrestre (effet
de serre).
- Ils influent soit par un effet indirect :
Les aérosols servent de support de condensation pour l’eau
présente dans l'atmosphère sous forme vapeur contenue ;
ils constituent alors des noyaux de condensation à l’origine
de la formation des nuages. Le pouvoir réfléchissant (albédo)
des nuages va ainsi dépendre du nombre et de la taille des gouttelettes
formées avec ces noyaux
de condensation : (a) plus il y aura de gouttelettes dans le nuage,
plus elles diffuseront le rayonnement (l'albédo
du nuage augmente) et (b) plus les gouttelettes seront petites, moins
elles auront tendance à précipiter (à former de la
pluie ou de la neige) et la durée de vie du nuage sera augmentée.
Dans les deux cas (a) et (b), l’effet sera de diminuer la quantité
d’énergie solaire parvenant au sol, et donc une tendance
au refroidissement à la surface.
Ces mécanismes contribuent à l’équilibre énergétique
de la planète.
Lire l’article : Température
moyenne à la surface de la Terre et effet de serre et voir
le schéma : Bilan
énergétique de la planète Terre dont le détail
des mécanismes est explicité dans l’article.
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