Pollution
d'un lac par des composés organiques persistants
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Les matières organiques
ont longtemps été les principaux polluants des milieux
aquatiques. Elles proviennent des déchets domestiques (ordures
ménagères, excréments), agricoles (lisiers)
ou industriels (papeterie, tanneries, abattoirs, laiteries, huileries,
sucreries...), lorsque ceux-ci sont rejetés sans traitement
préalable. Une ville de 100 000 habitants par exemple déverse
environ 18 tonnes de matière organique par jour dans ses
égouts.
Certaines substances organiques sont facilement biodégradables
et peuvent donc être décomposées et éliminées
grâce aux capacités naturelles d'auto-épuration
des milieux aquatiques. Mais, lorsqu'elles sont en excès,
leur décomposition peut entraîner l'asphyxie de la
faune aquatique (voir le chapitre Écosystèmes
aquatiques continentaux). Ce sont les poissons qui souffrent
le plus du manque d'oxygène,
les invertébrés étant moins affectés,
et les bactéries encore moins. En cas de forte pollution,
la vie végétale aussi tend à disparaître.
Les hydrocarbures par exemple, comme le pétrole, sont des
composés organiques biodégradables. Ils peuvent cependant
avoir des effets toxiques importants sur la flore et la faune aquatiques
lorsqu'ils sont présents en fortes quantités. Or,
les fortes pollutions ponctuelles aux hydrocarbures ne sont pas
rares, non seulement en mer notamment lors des fameuses " marées
noires " provoquées par les accidents de pétroliers
géants, mais aussi sur les milieux continentaux. Dans le
Bassin Parisien par exemple, 40 % des pollutions seraient dues
à des hydrocarbures.
Le caractère biodégradable d'une substance dépend
de sa structure moléculaire. Ainsi, si les sucres simples
sont facilement dégradés, d'autres sucres comme la
cellulose et la lignine, aux molécules
plus complexes, ou encore les acides humiques, peuvent persister
longtemps dans les hydrosystèmes. Les PCB (polychlorobiphényles),
des composés organiques voisins du DDT par leur structure
chimique, sont également très persistants. Ils ont
été utilisés dès les années 1930
par de nombreuses industries (électrotechnique, peintures,
matières plastiques...). Liposolubles, ils peuvent s'accumuler
dans les graisses des organismes vivants. Détectés
dans lenvironnement dans le courant des années 1970,
leur usage a été restreint dans les pays industrialisés.
Leur production a même cessé en France depuis 1987.
Ils perdurent néanmoins dans les eaux à des concentrations
non négligeables, du fait de leur adsorption
par les sédiments et de leur grande stabilité.
La pollution microbiologique est une autre forme de pollution organique.
Les déchets organiques, en particulier les excréments,
contiennent des germes pathogènes
(virus, bactéries ou parasites) véhiculés par
leau. Ces germes peuvent provoquer des maladies aussi graves
que le choléra, la typhoïde, la dysenterie... (voir
le chapitre Eau Potable).
Ils ont été jadis responsables dépidémies
dramatiques dans nos pays. Aujourdhui, cette pollution des
eaux continentales a fortement diminué dans les pays industrialisés
grâce à la mise en service de stations dépuration
qui assurent le nettoyage des eaux usées avant leur rejet
dans la nature. Mais cela nest pas le cas des pays en développement
où elle provoque encore des morts innombrables.
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