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Afin de répondre à la sévérité croissante des normes, aux volumes toujours plus grands deau à traiter, et à la pollution grandissante des réserves, dimportants efforts de recherche ont été consentis au cours des dernières décennies. Les études portent notamment sur les procédés de traitement des eaux ainsi que sur les techniques danalyse et la mise au point dinstruments de surveillance automatique.
De nouvelles techniques, très performantes ont ainsi pu voir récemment le jour. Ces techniques dites de séparation par membranes constituent une mini-révolution dans le domaine du traitement de leau. Leur principe consiste non plus à éliminer chimiquement les micropolluants mais à les extraire physiquement. Elles présentent en effet le très gros avantage de nutiliser aucun réactif chimique, sauf pour leur entretien. Très fiables, elles permettent de traiter des eaux très polluées et de produire une eau très pure, sans goût désagréables ni mauvaises odeurs, et de qualité constante, quelles que soient les variations de qualité de leau à traiter. Elles commencent depuis peu à être utilisées à grande échelle au niveau industriel. Le seul inconvénient de ces nouveaux traitements est leur coût élevé.
Le principe daction de ces membranes est simple puisquil consiste ni plus ni moins en un filtrage mécanique. Mais quel filtrage !
Lultrafiltration
Dans ce procédé, la membrane est constituée de milliers de fibres très fines, rassemblées à lintérieur dune gaine rigide. Les parois de chacune de ces fibres sont percées dune multitude de pores microscopiques dont la taille est de lordre de 0.01 micromètre. Leau à traiter circule sous pression à lintérieur des fibres et passe à travers les pores. De toutes les substances contenues dans leau, seules peuvent traverser les parois des fibres celles dont lencombrement est inférieur à la taille des pores. Leau ainsi filtrée est récupérée à lintérieur de la gaine. Les substances à lencombrement trop important restent dans les fibres où elles sont lessivées par leau non filtrée. Côté entretien, un lavage régulier avec de leau propre circulant en sens inverse permet déviter aux pores de se colmater et un nettoyage chimique des membranes doit être effectué de temps en temps.
Lultrafiltration permet déliminer toutes les particules en suspension, les bactéries et les virus, ainsi que les plus grosses molécules organique. Mais certains pesticides et certaines molécules responsables de goûts et dodeurs, de plus faible encombrement, ne sont pas retenus. Pour pallier cet inconvénient, du charbon actif en poudre est mélangé à leau à traiter. Ces substances sadsorbent sur les grains de charbon lesquels, trop gros pour passer à travers les pores, sont retenus par les membranes.
Utilisé comme traitement daffinage, ce procédé permet déliminer goûts et odeurs, et de réduire notablement lusage des désinfectants chimiques, la concentration en substances organiques susceptibles de réagir avec eux ayant elle-même diminué. Il est exploité industriellement en France depuis 1997 dans lusine de Vigneux-sur-Seine en région Parisienne.
La nanofiltration
Son principe est très semblable à celui de lultrafiltration, la différence essentielle étant que la membrane de nanofiltration offre une porosité dix fois plus faible, de lordre de 0.001 micromètres. Constituée de trois couches de matériaux différents, elle est enroulée autour dun tube central. Injectée sous pression, leau à traiter traverse la membrane et ressort filtrée par le tube central.
La nanofiltration permet de retenir tous les polluants dissous, quils soient biologiques, organiques ou minéraux et quelle que soit leur concentration, sans avoir besoin dutiliser ladsorption sur charbon actif. Elle permet, elle aussi, de diminuer notablement lusage du chlore. Son seul inconvénient technique est que leau produite est tellement pure quil est nécessaire de la reminéraliser ! Cette technique est utilisée en France depuis 1999 au sein dune nouvelle unité de lusine de traitement des eaux de Méry-sur-Oise dans la région parisienne.

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