La
Lune.
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CNRS
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Notre satellite pourrait
sêtre formé à partir des débris
issus dune gigantesque collision qui se serait produite, il
y a 4,5 milliards dannées, entre la Terre en formation
et un astéroïde au moins aussi gros que Mars. Mais cela
reste encore à confirmer.
La Lune ne possède aucune atmosphère, donc pas de
vapeur deau, et son sol est sec. Mais que ses roches contiennent
de leau, les scientifiques le suspectent depuis longtemps,
ou tout au moins estiment lhypothèse plausible. Cela
na cependant toujours pas été confirmé.
Pourtant deux sondes ont déjà été envoyées
pour inspecter le sol lunaire. La première, la sonde franco-américaine
" Clémentine ", partit en 1994 avec à son
bord un radar chargé de cartographier le sol lunaire. Lanalyse
des données prit deux années. Elle ne permit pas aux
scientifiques de conclure de façon catégorique : les
échos radar recueillis au niveau des pôles de lastre
pouvaient en effet être interprétés comme étant
dus à la présence deau gelée au fond
de certains cratères profonds du sol lunaire, mais cela nétait
pas la seule explication possible. Dailleurs, quelques mois
plus tard, des images radar obtenues depuis la Terre grâce
à un puissant radiotélescope rendaient cette interprétation
caduque : les signaux radar réfléchis par des régions
trop ensoleillées pour renfermer de leau étaient
en effet semblables à ceux renvoyés par les pôles
Une deuxième sonde, la sonde américaine " Lunar
Prospector " équipée de toute une instrumentation
vouée à la recherche deau, fut envoyée
pour survoler la Lune le 7 janvier 1998. Dès les premières
données reçues sur Terre, le doute nétait
plus permis pour les scientifiques américains : ils avaient
détecté suffisamment dhydrogène
pour en déduire quil y avait de la glace deau
sur la Lune. Et cette glace deau était concentrée
aux deux pôles, principalement localisée au fond des
cratères, où les rayons solaires ne pénètrent
jamais et les températures ne dépassent pas les 40°Celsius
(40°Celsius en dessous de zéro). Mais, loin de former
une banquise ou un lac gelé comme les résultats de
" Clémentine " pouvaient le laisser supposer de
prime abord, elle était intimement mélangée
à la couche de poussières qui recouvre lastre,
cachée sous cinquante centimètres de roches sèches.
La quantité estimée était de 6 milliards de
tonnes. Mais les instruments de mesure ne permettant pas de sonder
le sol sur de plus grandes profondeurs, toutes les supputations
étaient permises. Daucuns se prenaient déjà
à rêver à lexploitation de cet énorme
réservoir deau douce et même à envisager
limplantation dune colonie lunaire, en avant-poste pour
la conquête de Mars.
Mais tout cela était loin de faire lunanimité
dans la communauté scientifique. Afin de confirmer définitivement
ces résultats, la mission de " Lunar Prospector "
arrivant à son terme après un an et demi dexploration,
les scientifiques américains décidèrent donc
denvoyer leur engin sécraser, le 31 juillet 1999,
au fond dun petit cratère du pôle sud de la Lune,
en permanence à lombre. Ceux-ci espéraient détecter
le nuage de vapeur deau que la puissance de limpact
et lénergie ainsi dégagée ne pouvaient
manquer de libérer.
Las ! Aucun nuage d'aucune sorte, de vapeur deau ou de poussière
lunaire, na pu être observé. Aujourdhui
toutes les hypothèses sont donc encore permises. Voilà
une aventure scientifique loin dêtre terminée.
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