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"Piloter
un fauteuil roulant motorisé n’a souvent rien d’évident",
commente Eric Monacelli, du LIRIS (CNRS FRE 2508), à l’université
de Versailles Saint-Quentin. "Notamment
pour les enfants dit ‘IMC’ (Infirme Moteur Cérébraux)
dont les gestes sont fortement perturbés par des mouvements
incontrôlables." Ce sera donc au fauteuil de
faire preuve de meilleure volonté ! Le projet ATA (Aide
Technique Adaptée) mené au
LIRIS vise en effet à rendre l’engin "intelligent".
Afin qu’il comprenne les désirs de son pilote et
apprenne à reconnaître ses ordres, même s’ils
sont noyés au milieu de "faux-gestes" parasites. D’où
une meilleure collaboration entre le fauteuil et l’utilisateur,
et une conduite d’autant plus facilité.
"Pour
cela, le fauteuil roulant est doté d’un réseau
de neurones, qui s’inspire de la capacité d’apprendre
de notre
cerveau", explique Eric Monacelli depuis son bureau, jonché de
plaques de transistors et autres composants électroniques.
"L’engin va donc modeler son
"intelligence" en fonction de la façon de piloter de chaque
utilisateur (même si certaines caractéristiques seront
finalement identiques)".
Par exemple, si le pilote lâche
brutalement la commande, l’engin, décelant un évident comportement
craintif, réduira la vitesse de ses roues. Et au bout de quelques minutes
de vagabondage à peine, ATA se sera déjà adapté aux
gestes, mêmes perturbés, de son utilisateur.
"Nous collaborons étroitement
avec le pôle de médecine de l’Université
de Versailles Saint-Quentin, commente Eric Monacelli. Médecins
et ergothérapeutes nous ont expliqués quels étaient
les problèmes de certains de leurs patients en fauteuils
roulants, d’où l’idée du projet ATA",
explique le chercheur, déjà en contact avec des
partenaires industriels dans la perspective de commercialiser
l’engin.
Plus tard,
ATA sera probablement enrichit de capteurs à ultra-sons
capables de détecter les obstacles. De sorte que l’utilisateur
ne rentre jamais en collision avec un mur, ou bien ne tombe dans
un trou, quelque soit sa façon de piloter. En attendant,
puisque sa "cervelle" est fin prête, un prototype de l’engin
vient de démarrer une campagne de test, avec des utilisateurs
Infirmes Moteur Cérébraux, sur la plate-forme de
nouvelles technologies pour personnes handicapées de l’hôpital
Raymond Poincaré, (PLNF de Garches). Après ces tests,
le fauteuil roulant "intelligent" aura sans doute définitivement
fini ses études !
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