* DNA fluorescence nanobarcodes for multiplexed pathogen detections,"
Nature Biotechnology , July 2005)
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Nanotechnologies et vie quotidienne
Sécurité sanitaire
Des nano-membranes pour rendre l’eau
potable
Si les membranes de filtration (voire même de nanofiltration)
existent déjà depuis longtemps en milieu industriel (pour
la bière, les jus de fruits ou les vins, mais aussi de plus en
plus pour rendre l’eau potable), la fabrication de telles membranes
pour les endroits du globe où se posent des problèmes
d’eau potable doit intégrer les notions du développement
durable, et donc s’inscrire dans une démarche propre et
respectueuse de l’environnement. "On part de particules
micrométriques d’oxydes métalliques (oxy-hydroxydes
de fer ou d’aluminium) que l’on casse avec des méthodes
douces jusqu’à les fractionner en nano-particules".
Cest un exemple de l’approche Top-Down des nanotechnologies,
résume Jean-Yves Bottero du CEREGE (Centre Européen de
Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement).
"Elles sont ensuite rassemblées, puis chauffées
pour former une membrane nanoporeuse (ferroxane ou alumoxane), le tout
sans recours à aucun solvant, si ce n’est de l’eau".
La taille des pores peut être modulée (de l'ordre de 10 nm pour les mebranes alumoxanes à 100 nm pour les membranes ferroxanes) selon les polluants
que l’on souhaite filtrer et il est possible de remplacer, sur
ces matrices, les particules métalliques d’origine, par
des particules oxydantes, telles que des nanoparticules de titane ou
de cérium, capables de neutraliser virus ou bactéries.
Après usage, ces membranes peuvent être régénérées
par chauffage autour de 400°C.
Une application pratique et immédiate concerne la décontamination
de l’arsenic au Bengladesh, qui fait l’objet d’un
programme européen de développement (Aquatrain). L’arsenic
est un poison qui vient naturellement des roches de l’Himalaya.
Il peut être piégé par de petites particules de
maghémite (particules d’oxyde de fer de l’ordre de
9 nm), sur lesquelles il est aussi possible de greffer des molécules
organiques pour multiplier cette capacité de piégeage,
et bien sûr aussi détruire les bactéries. "On
n’a en principe même plus besoin de membranes : il suffit
de disperser ces particules dans l’eau puis de les récupérer
au moyen d’un simple aimant ! "explique Jean-Yves Bottero.
À terme, on pourrait même envisager de faire des systèmes
portables pour rendre n’importe quelle eau potable dans le monde.
Des bio-capteurs pour sécuriser les
aliments à valider en interne
Pesticides, antibiotiques, facteurs de croissance ou OGM présents
dans les aliments n’échappent pas à la sensibilité
des biocapteurs fluorescents développés par exemple dans
le cadre du programme européen GoodFood ou par l’équipe
de Dan Luo, à l’université de Cornell* . Cette dernière
travaille à mettre au point une caisse de supermarché
capable d’identifier des milliers de données différentes
par simple scan optique de capteurs ayant l’aspect de nanocodes
barre, insérés dans des étiquettes "intelligentes".
Des applications grand-public pourraient même être disponibles
dès la fin 2006 tel ce spray portatif, en cours de développement
à Taiwan et aux Etats-Unis, qui vaporise une substance émettant
un signal lumineux, visible au contact d’agents pathogènes
comme les salmonelles ou les bactéries E.coli ! D’autres
applications de nano-dispositifs comme la mesure du degré de
maturation des céréales ou du raisin sont également
envisagées ainsi que la détection de bactéries,
de virus ou de moisissures liés à la dégradation
des aliments… ou au bioterrorisme!
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