Mayotte : lancement d’une étude globale de cet écosystème fragile et unique

Biologie
Environnement
Institutionnel
Sciences humaines et sociales
Terre

Le CNRS et le Centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte viennent d’acter la création d’un Site d’étude en écologie globale sur l’archipel mahorais. Grâce à lui, les scientifiques auront une vision globale du socio-écosystème singulier de Mayotte et évalueront sa richesse, son fonctionnement et sa résilience face aux menaces environnementales.

L’archipel de Mayotte constitue la plus orientale, la plus australe et la plus ancienne (environ 8 millions d’années) terre émergée de l’arc volcanique des Comores, au nord du canal du Mozambique, au large de Madagascar. Cette histoire géologique, sa position géographique et la diversité des influences humaines ont façonné un paysage très singulier avec une diversité biologique et sociale exceptionnelle.

Ainsi, le lagon de Mayotte abrite le seul parc marin français avec une double barrière récifale, un phénomène géologique très rare. Des mangroves remarquables fournissent aux sociétés littorales des services, comme la protection des côtes, ainsi qu’un refuge et un réservoir de nourritures pour de nombreuses espèces. La biodiversité terrestre est riche de plus de 1000 espèces végétales, et compte nombre d’espèces animales emblématiques comme le Maki brun. Enfin, l’histoire de l’archipel a façonné une diversité culturelle caractéristique avec des populations d’origine africaines, mahoraises, malgaches, européennes et indiennes.

En collaboration avec le CUFR de Mayotte, le CNRS vient d’entériner la création d’un Site d’étude en écologie globale1 sur cet archipel remarquable, le 29 juin 2020. Objectifs : étudier toutes les composantes du socio-écosystème de Mayotte, évaluer sa richesse, son fonctionnement et sa résilience face aux changements rapides du territoire (avec notamment l’apparition récente d’un volcan sous-marin), face aux risques météo-marins et sanitaires importants dans ce milieu insulaire.

Durant au moins quatre ans, les chercheurs et chercheuses pourront s’appuyer sur cette richesse biologique, géologique et humaine pour mieux comprendre quelles sont les réponses des socio-écosystèmes insulaires et côtiers face aux pressions anthropiques, quels sont les scénarios d’évolution et les capacités d’adaptation de ces milieux à hauts risques. Des travaux en modélisation mathématique permettront également d’étudier la dynamique de transmission des maladies épidémiques sur le territoire.


Pour en savoir plus : télécharger la plaquette

Vue en ULM de la mangrove de la baie de Bouéni à Mayotte. Entre le lagon et le littoral urbanisé et cultivé, la mangrove est soumise à une forte pression anthropique.
© François FROMARD/ECOLAB/CNRS Photothèque

 

  • 1Les SEEG sont des lieux ou des terrains où se développent des études consacrées à l’écologie, la biodiversité, les interactions hommes-milieux et pour lesquels sont posées des questions qui requièrent pour leur étude ce recours conjoint de différentes disciplines : environnement, biologie, conservation et sciences humaines et sociales. Ils sont créés pour une durée de 4 ans, éventuellement renouvelable selon les circonstances.

Contact

Martine Hossaert
Chercheuse CNRS, chargée de mission biodiversité et outremer
Matthieu Jeanson
Enseignant-chercheur CUFR de Mayotte
François Maginiot
Attaché de presse CNRS