99 représentait qu’environ 5 % des publications en 2009. Comprendre la manière dont les organismes sont capables de faire face aux changements globaux (réchauffement climatique, pollutions, destruction ou fractionnement des habitats, déplacement d’espèces…) est essentiel. Il s’agit, pour le domaine marin, d’étendre nos connaissances en écophysiologie, phénologie, traits d’histoire de vie, plasticité phénotypique… de manière à aborder les questions d’adaptation, d’acclimatation, de flexibilité des espèces marines confrontées à des changements de différents ordres, y compris climatiques. L’engouement récent pour l’évaluation de l’impact du changement climatique sur la biodiversité marine a toutefois essentiellement mis l’accent sur les réponses à l’échelle de l’organisme qui ne se répercutent pas obligatoirement par des modifications à l’échelle des populations et des communautés. Notre aptitude à comprendre ce transfert d’échelle passe par un effort d’interdisciplinarité. En l’absence d’analogue dans un passé récent, trois défis principaux sont devant nous : l Comment prendre en compte la non linéarité de la réponse des systèmes biologiques au changement environnementaux susceptibles d’engendrer des changements de régime ? l Comment intégrer l’absence d’indépendance des différents changements climatiques (température, acidification) auxquels se greffent par ailleurs d’autres stress d’origine anthropique (pollutions, surexploitation) ? l Pour un environnement soumis à des pressions anthropiques croissantes et multiples, comment mieux prédire les effets conjugués des pressions à différents niveau d’organisation du vivant, de la réponse physiologique individuelle à la réponse écosystémique ? Ce triple défi suppose le développement combiné d’approches expérimentales (et donc le déploiement de dispositifs in situ et ex situ), de réseaux d’observation du vivant dans toute sa complexité et de modèles fonctionnels, à l’échelle des individus (métabolisme) comme à celle des communautés. Les situati ons anciennes La connaissance de situations anciennes (de l’ordre de quelques millénaires ou de quelques dizaines de millénaires) ou très anciennes (de l’ordre de plusieurs dizaines ou centaines de millions d’années) peut s’avérer pertinente pour étalonner les processus en cours. Il ne s’agit pas de trouver un analogue parfait à ce qui se passe aujourd’hui, mais d’utiliser l’ensemble des situations critiques (crises majeures ou crises secondaires) qu’a pu traverser la biosphère depuis 500 millions d’années comme un formidable échantillonnage de cas. • Quels ont été les scénarios d’entrée en crise et surtout de sortie de crise de la biodiversité en fonction des différents types de changements globaux qui ont affecté les écosystèmes ? En effet, les phases de récupération post-crises, essentielles pour comprendre les phénomènes qui accompagnent la cicatrisation de la biosphère, ne peuvent être documentés que pour des périodes anciennes. • Comment la biodiversité marine a-t-elle réagi dans des océans plus acides qu’aujourd’hui ? • Comment des radiations évolutives ont-elles pu se faire dans des océans sous très faible gradient climatique latitudinal ? • Comment a fonctionné, à l’échelle de quelques millénaires, la dynamique des cortèges biologiques soumis à des contraintes fluctuantes. Ce questionnement trouve un champ d’application privilégié avec le Plio-Pléistocène, où nos latitudes passent en 2 millions d’années d’un climat sub-tropical à une alternance rapide et de mieux en mieux connue de phases glaciaires. Comment ont réagi les écosystèmes marins, notamment littoraux, à ces fluctuations haute fréquence ?
prospectivemer2013
To see the actual publication please follow the link above