les possibilités de capture du CO2 dissous par les écosystèmes marins et de ce fait accélérer le processus de réchauffement. Plus spécifiquement, le réchauffement et la stratification accrue des couches de surface de l’océan semblent favoriser la respiration sur la photosynthèse au sein des communautés planctoniques en voie d’adaptation à ces nouvelles conditions, créant ainsi de larges zones océaniques pauvres en oxygène ou anoxiques. En corollaire, des modifications des communautés planctoniques et de leurs dynamiques sont à même de moduler la production de diméthylsulfide (DMS), composé hautement volatile dont la photooxydation dans l’atmosphère influence la formation des aérosols et des nuages. La production du DMS pourrait ainsi être une des voies majeures par laquelle le vivant influencerait la dynamique du climat. Autre exemple, le plancton calcaire présente des Face à cette complexité, il s’agit désormais d’adopter une approche résolument écosystémique, intégrant les dynamiques fonctionnelles des gènes aux communautés, des virus aux métazoaires, dans leur contexte physico-chimique. Par rapport aux écosystèmes terrestres, les écosystèmes océaniques présentent des dynamiques de réorganisation parfois très rapides et donc particulièrement propices aux études des co-évolutions des mondes organiques et signes de décalcification dans les masses d’eau pauvres en carbonates (plus acides), ce qui pourrait significativement réduire son effet de ballast sur la « neige marine » et ainsi freiner la pompe biologique à carbone, générant une rétroaction positive sur l’accroissement du dioxyde de carbone atmosphérique. Ces rétroactions positives et/ou négatives du vivant sur son environnement qui concernent non seulement le CO2, mais aussi différents gaz à effet de serre, sont peu étudiées malgré leur importance et ne sont en général pas ou peu intégrées dans les modèles prédictifs du changement global et des changements climatiques. Les échelles systémiques et temporelles sont difficiles à appréhender car les rétroactions résultent d’un mélange de phénomènes d’acclimatation physiologique et d’adaptation génétique des communautés marines qui créent un nouvel équilibre. Figure VI.9 - Plancton collecté à proximité de Villefranche-sur-Mer. inorganiques. Plusieurs grandes questions qu’il faudra aborder par une meilleure connaissance de la biodiversité marine et de son fonctionnement émergent : l Quelles sont les rétroactions majeures sur la pompe biologique à carbone induites par des modifications de la biodiversité planctonique, elles mêmes provoquées par le réchauffement, l’acidification, la stratification ou l’oligotrophisation de l’océan ? 103
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