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prospective mer l Comment intégrer les rétroactions liées aux acclimatations / adaptations de la biodiversité marine au changement global dans la modélisation des cycles biogéochimiques et des climats ? l Comment qualifier et surtout quantifier les interactions et rétroactions entre les systèmes continentaux, côtiers et hauturiers, alors que les communautés qui les peuplent sont assez bien séparées ? Sur un tout autre plan, et à des échelles généralement plus locales, le vivant contribue largement à façonner les environnements et les habitats. Les deux types principaux de rétroactions de cette nature correspondent aux bio-accumulations et aux bio-constructions. Les bio-accumulations peuvent concerner des restes issus du squelette de macroorganismes (e.g. restes coquilliers de mollusques), mais sont surtout le fait des microorganismes planctoniques dont les squelettes transitent vers le fond sous la forme de «  neige profonde », contribuant fortement au piégeage du carbone (voir les paragraphes qui précèdent). La dynamique de ces processus recouvre des pas de temps très différents allant de la seconde si l’on considère le comportement hydrodynamique des particules vivantes et leur efficacité photosynthétique, au million d’années si l’on s’intéresse à des bilans globaux. l Comment articuler ces différents pas de temps dans une vision intégrative ? l Quels rôles tiennent les dépôts carbonatés d’origine benthique dans la pompe biologique en zone côtière tropicale ou tempérée (e.g. production de calcimasse, taux de dissolution) ? l Quelles sont les relations entre la diversité des biocénoses à exosquelette calcaire et la diversité des thanatocénoses ? Les bio-constructions sont l’oeuvre de différents organismes comme les coraux constructeurs ou les algues calcaires (maerl, coralligène) ou les mangroves qui contribuent à la formation de substrat et d’habitats biogéniques de très grande importance écologique (voir les paragraphes qui leur sont consacrés au chapitre VIII). Il est alors primordial d’être en mesure d’évaluer les conséquences d’une réduction de la complexité de ces habitats sur la diversité et les fonctionnalités des écosystèmes. Par ailleurs, plusieurs de ces habitats menacés par différentes activités anthropiques sont essentiels à la protection des littoraux contre l’érosion et au maintien de nombreuses activités littorales ou tiennent un rôle clef dans l’épuration des eaux d’origine continentale et les cycles biogéochimiques. Il est possible de mentionner dans un tel contexte le développement du chiendent maritime en réponse à l’eutrophisation qui modifie la dynamique des marais salés le long de la façade atlantique. 104


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