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triments entre compartiments ou entre écosystèmes. Le rôle des interactions non-trophiques entre organismes dans ces transformations biogéochimiques est encore peu pris en compte, alors que la notion même de biodégradabilité en dépend directement. Ainsi, l’utilisation d’une fraction carbonée difficilement dégradable, grâce à des interactions mutualistes soutenues par la disponibilité d’une ressource organique labile, phénomène jusqu’à présent principalement étudié dans les sols, joue à l’évidence un rôle important en milieu marin. A côté de la modélisation des systèmes complexes des réseaux microbiens formant la « pompe biologique » à la surface de l’océan et des approches « écosystémiques » visant à évaluer l’évolution des ressources pélagiques, il est nécessaire de développer des modèles adaptés aux environnements sédimentaires où se concentrent les composés les plus difficiles à dégrader et où les interactions nontrophiques entre espèces, au travers de propriétés physico-chimiques des habitats ou de la ressource, sont favorisées par les fortes densités d’organismes. Plus généralement, les relations entre biodiversité et fonctions de production, décomposition et recyclage de composés et d’éléments chimiques restent à décrire dans toute leur complexité pour les milieux marins. Parmi les champs d’investigation à explorer : l Quels mécanismes gouvernent le fonctionnement des consortiums microbiens, leurs associations avec certaines espèces ? l Quel est le rôle des espèces ingénieurs sur les propriétés physico-chimiques de l’habitat ? l Quelle est l’importance de la méiofaune comme régulateur des processus microbiens ? Les nouveaux outils de la biologie moléculaire qui permettent une description plus complète de la diversité et de l’activité des microorganismes apportent un éclairage nouveau sur ces questions, et ils vont pouvoir être combinés à d’autres approches, expérimentales ou d’observation en milieu naturel, sur les échelles d’espace et de temps plus représentatives des mécanismes étudiés. La connaissance fine des interactions entre organismes (voir ci-dessus chapitre V) doit également être intégrée à l’échelle des écosystèmes en tant que paramètre de leur fonctionnement. En effet, elles touchent directement les réseaux trophiques, les questions de productivité, les symbioses… y compris les interactions hôtes-parasites-pathogènes qui impactent les capacités de résistance et de résilience des écosystèmes marins. 109 prospective de l’institut ecologie et environnement du cnrs


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