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123 descripteurs ou tableaux de bords nécessaires à l’élaboration d’une politique de gestion raisonnée et intégrée des espaces et des activités qui s’y déroulent. L’ensemble de ces phénomènes, et l’importance prépondérante de l’action de l’homme dans les socio-écosystèmes marins et les complexités induites requièrent aujourd’hui l’intégration dès l’amont des analyses liées à la caractérisation et à l’évaluation des modes d’anthropisation et des disciplines qui s’y consacrent dans le cadre d’une démarche d’écologie globale. Face aux interrogations et aux inquiétudes de la société (relayées via les pouvoirs publics, associations, médias, voire des citoyens) au sujet des risques associés aux changements globaux et à leurs impacts, l’INE doit être à même de fournir des éléments de réponse argumentés. Mission délicate qui suppose de croiser l’analyse des aléas (probabilité qu’un écart à la dynamique standard d’un système se produise) avec la vulnérabilité des objets ou des systèmes (sensibilité aux perturbations) pour parvenir à une meilleure appréhension des risques encourus et pouvoir envisager des solutions adéquates. Le risque est au croisement de l’aléa et de la vulnérabilité. Il est l’effet produit par un aléa dans un contexte donné plus ou moins vulnérable. Deux tempêtes de même amplitude et ayant la même probabilité de se produire (même aléa) n’aboutiront pas au même risque selon qu’elles touchent un littoral désertique ou une zone urbanisée. Il convient de souligner que ce qui est vulnérable n’est pas nécessairement soumis à aléa et, en conséquence, sujet à risque : les oasis hydrothermales des grands fonds océaniques, bien que très vulnérables, sont pour le moment peu ou pas affectées par le changement global, et courent peu de risque d’en souffrir. Déterminer l’aléa suppose une connaissance approfondie des systèmes et repose sur des disciplines fondamentales : météorologie, océanographie, écologie, taxinomie… Il convient de remarquer que dans les situations où les forçages sont connus et leur évolution prévisible (e.g. pollution chimique chronique), l’aléa peut s’apparenter à une quasi certitude, le risque est alors directement lié à la vulnérabilité. L’appréciation de la vulnérabilité requiert aussi la connaissance des systèmes anthropiques et de leurs règles de fonctionnement : géographie humaine, économie, sociologie, droit… Ainsi l’objectif à atteindre, estimer le risque – seul aspect qui puisse vraiment répondre aux questionnements de la société – se situe par nature dans un champ d’interactions entre disciplines et seule une approche d’emblée pluridisciplinaire pourra y contribuer. Risques Les risques sur le littoral La gestion des risques est un point particulièrement critique sur le littoral où se croisent divers aléas (sismique, océanologique) et une vulnérabilité forte due à la présence humaine. L’évaluation des aléas et des vulnérabilités environnementales et sociétales sur les zones littorales et côtières suppose de considérer les impacts directs et indirects de l’activité humaine et du changement global. L’élévation du niveau moyen de la mer, le changement des régimes de tempêtes impactent directement cette zone d’interface. Les aléas liés au régime sismique et sédimentaire des zones côtières (séismes, déstabilisations sédimentaires, glissements sous-marins, tsunamis), ainsi que l’évaluation de la vulnérabilité des sites exigent à côté d’une estimation de l’aléa qui dépasse le champ scientifique d’INEE, une compréhension et une modélisation des impacts possibles, et une connaissance du contexte économique et social. VII.2


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