Page 127

prospectivemer2013

Qu’il s’agisse des métaux traces, des polluants organiques persistants, des perturbateurs endocriniens et de leurs métabolites secondaires, des toxines produites par les microorganismes ou de nouveaux polluants potentiels tels les nanoparticules, de nombreuses pistes de recherches restent ouvertes à l’exploration scientifique ou émergent aujourd’hui : l L’étude de la présence des substances toxiques dans le biotope, particulièrement dans les communautés et les populations, pour comprendre leurs interactions avec les processus contrôlant le fonctionnement des écosystèmes marins doit être poursuivie. Sur ce point, la prise en compte de l’impact supplémentaire des changements globaux sur la vulnérabilité des écosystèmes marins et côtiers est nécessaire afin de détecter d’éventuels effets synergiques ou antagonistes. l Les échanges entre compartiments biotiques et abiotiques, les processus de spéciation, la modulation de la biodisponibilité par des modifications physico-chimiques du milieu doivent continuer à être explorées. l Si des expérimentations de transplantations (« caging ») permettent d’explorer les réponses d’organismes sains exposés au milieu étudié pour des pollutions aigües principalement, comment améliorer la compréhension du lien temporel entre l’exposition et l’apparition des effets pour des contaminations chroniques se caractérisant pas une exposition sur un temps long et à faibles doses ? Quelle est alors la pertinence des essais in vitro pour définir des normes applicables aux milieux naturels pouvant conduire vers une sur- ou une sous-protection des milieux ? l Quelles sont les méthodes à développer et les techniques à mettre en oeuvre pour caractériser les situations multi-risques et appréhender la combinaison des effets (additifs, synergiques ou encore antagonistes) ? l Comment identifier et préciser l’effet des « nouveaux contaminants » (tels les résidus pharmaceutiques et leurs métabolites, les nanoparticules), et comment ces composés interagissent ils avec le compartiment abiotique ? l Comment préciser les effets des contaminants sur l’ensemble des stades des cycles de vie (stade larvaire en particulier, alors que les expériences sont surtout pratiquées sur les adultes) et comment intégrer les processus d’adaptation et d’évolution des organismes exposés ? l Comment, comme pour de nombreux autres sujets d’écologie, faire le lien entre résultats obtenus en milieu contrôlé et résultats obtenus in situ, ce qui suppose de savoir déconvoluer les très nombreuses variables forçantes ? l Enfin, dans le cadre de la mise en place des directives cadre sur l’eau et stratégie pour le milieu marin, quels indicateurs pertinents et robustes peuvent permettre le développement d’outils d’aide à la gestion du bon état écologique des milieux marins et côtiers ? prospective de l’institut ecologie et environnement du cnrs 125


prospectivemer2013
To see the actual publication please follow the link above