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prospective mer Le risque biologique majeur qui menace les environnements marins est celui des espèces introduites. Cette question n’est pas propre à la mer, mais elle est amplifiée par les caractéristiques du milieu marin facilitant de larges dispersions spatiales, y compris des dispersions secondaires naturelles autour du point d’introduction après qu’une espèce ait été artificiellement déplacée (Figure VI.5). Les problèmes liés aux espèces introduites devraient s’aggraver au cours du siècle en raison du changement climatique et de l’intensification du commerce et de l’aquaculture. Sur le plan biologique, les études de génomique environnementale, l’approche liée aux traits de vie et à l’adaptation doivent être renforcées pour qu’à terme, il devienne possible d’adopter une stratégie raisonnée face à la problématique des espèces introduites et offrir des mécanismes d’intervention efficaces minimisant l’impact ou les introductions d’espèces exotiques. Sur le plan économique, le coût des espèces introduites est énorme (il se chiffre en milliards d’euros) mais il reste difficile à apprécier tant les conséquences peuvent en être multiples, surtout dans le monde marin, diffuses et évolutives sur des temps assez longs. Le cas du cténaire Mnemiopsis leidyi qui a bouleversé tout l’écosystème de la Mer Noire, jusqu’à conduire à une Figure VI.5. Introduction d’une espèce de crustacé amphipode (Caprella mutica) dans diverses régions du globe, sans doute en lien avec l’ostréiculture (en rouge). Les dispersions secondaires à partir des points d’introduction touchent de vastes zones. Aire d’origine : Mer du Japon (en bleu). disparition presque complète des anchois, est emblématique. Dans la perspective d’une prise en compte grandissante (au premier chef au niveau juridique) du principe de compensation, il est nécessaire qu’écologistes et économistes s’associent pour répondre à ce type de question. L’institut INE doit être au coeur de cette problématique. Un autre risque biologique important est celui de l’émergence de nouveaux pathogènes et parasites liés au changement climatique et donc à la migration vers les hautes latitudes de souches d’autres origines, liés à l’aquaculture intensive (concentration favorisant l’apparition de souches résistantes), ou ayant été déplacés directement (espèces introduites) ou indirectement (comme pathogènes d’une autre espèce introduite, passant sur un autre hôte), (voir également le chapitre V). VII.2.2 Risques biologiques 126


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