Aménagements, protection, réhabilitation : conséquences des options prises « L’économie bleue de l’Union européenne représente 5,4 millions d’emplois et une valeur ajoutée brute de près de 500 milliards d’euros par an »5. La récente communication de la Commission sur la croissance bleue affiche clairement les enjeux socio-économiques de la préservation et de l’exploitation durable des océans, mers et côtes européennes. Elle inventorie une série d’initiatives propres à explorer et développer le potentiel de cette économie bleue impliquant systématiquement une programmation des efforts de recherche et de développement. Les initiatives « Des mers et des océans sains et productifs », « Connaissance du milieu marin 2020 » s’inscrivent dans cette dynamique de planification et de gestion intégrée des espaces et activités humaines. Parmi les secteurs identifiés comme prometteurs de croissance bleue figurent le secteur de l’énergie, l’exploration et l’exploitation des ressources minérales marines, les biotechnologies bleues, le transport et le tourisme. En France, le Grenelle de la mer identifie le secteur des énergies marines dont la contribution au bouquet énergétique est estimée à 3% à l’horizon 2020. Est affichée l’ambition de faire de l’outre-mer « la vitrine française des énergies renouvelables marines ». Est également mise en exergue l’importance d’étudier la contribution du transport maritime à la stratégie de mobilité durable et de développer les autoroutes de la mer et du cabotage maritime. La loi 2009/967 dite Grenelle I vise un report modal de 5 à 10% des trafics concernant les massifs pyrénéen et alpin. Les ressources minérales sont aussi identifiées comme un potentiel exploitable en particulier dans les grands fonds et en fonction des nouvelles techniques disponibles. De telles perspectives d’exploration et d’exploitation des ressources et espaces marins exigent un renforcement des mécanismes d’évaluation VII.3.1 Ingénierie écologique marine : un ensemble de disciplines à développer L’ingénierie écologique est considérée comme l’application des principes de l’écologie à la gestion de l’environnement. Elle peut être définie comme l’utilisation, le plus souvent in situ, parfois en conditions contrôlées, de populations, de communautés ou d’écosystèmes dans le but de modifier une ou plusieurs dynamiques biotiques ou physico-chimiques de l’environnement dans un sens réputé favorable à la société et compatible avec le maintien des équilibres écologiques et du potentiel adaptatif de l’environnement. L’ingénierie écologique est fondamentalement interdisciplinaire. A côté de l’écologie et des des incidences environnementales sur le milieu marin et des dispositifs de réparation des dommages écologiques. Le Grenelle de la mer insiste sur la nécessité de consolider les méthodes d’évaluation de la valeur des services et du coût de maintenance des écosystèmes. La directive 2008/56/CE « Stratégie pour le milieu marin » prévoit justement lors de l’évaluation initiale de l’état écologique des eaux marines une analyse économique et sociale de l’utilisation desdites eaux et du coût de la dégradation du milieu. Ces points soulèvent des questions de recherche fondamentale qui sont autant de verrous qui doivent être levés avant d’envisager un passage à un nouveau mode d’utilisation et d’exploitation des océans (e.g. phase industrielle de production d’énergie) dans des conditions de fonctionnement tant économiques qu’environnementales satisfaisantes. sciences de l’environnement, elle fait appel aux sciences et techniques de l’ingénieur, aux modalités d’aménagement des territoires et d’organisation des activités, à la réhabilitation d’écosystèmes dégradés, à la réintroduction d’espèces, à la création de nouveaux écosystèmes, à la manipulation in situ de systèmes écologiques et à la mise au point d’outils biologiques pour maximiser un service écosystémique ou pour résoudre des problèmes de pollution. Cette utilisation du vivant pose également des questions de fond en matière d’éthique, d’économie ou d’organisation sociale. VII.3 5 - COM (2012) 494 du 13/9/2012, communication de la Commission « La croissance bleue : des possibilités de croissance durable dans les secteurs marin et maritime » 131
prospectivemer2013
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