prospective mer des réseaux trophiques, de la connectivité entre les différents habitats des populations, etc. Parmi de nombreuses questions qui demanderont un effort de recherche : l Les AMP peuvent-elles augmenter la résilience écologique des écosystèmes protégés ? Les résultats existants sont, pour le moment, contradictoires. Déterminer si un écosystème en meilleure santé ou moins impacté par des activités humaines peut supporter de plus grandes pressions régionales ou globales avant de migrer vers un état alternatif, plus pauvre en services écosystémiques est fondamental pour l’atténuation des changements globaux et régionaux. l Comprendre comment les AMP peuvent aider à atténuer les pressions de sélection anthropiques afin de protéger les diversités génétiques et phénotypiques est nécessaire. Cette diversité est à la base de l’adaptation des écosystèmes aux changements environnementaux à venir. l La question de la connectivité est centrale tant pour ses aspects génétiques et démographiques (dispersion), que spécifiques (mobilité), écologiques (homogénéité des habitats) ou anthropiques (transport) ce qui signifie qu’elle doit être abordée au niveau du système AMP – zones périphériques à une échelle au moins régionale. Les modèles théoriques de métacommunautés doivent être mobilisés pour aider à définir les secteurs qui jouent un rôle prédominant, ceci afin de protéger les sources plutôt que les puits, qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement les mêmes pour les différentes espèces, ou les zones de relais qui ont une importance particulière pour maintenir la connexion du système dans son entier. l Comment mettre en cohérence des politiques sectorielles et environnementales dans un mode de planification acceptable par tous et qui conserve son efficacité ? Ceci pose directement la question des usages concurrents et des conflits qui pourraient en résulter. l Les AMP permettent-elles une meilleure résilience sociologique, par exemple en favorisant une meilleure adaptabilité des usages au sein des AMP ? Comment évaluer la perception des différents acteurs, et son évolution, lors de la mise en place d’AMP ? l Quelles recherches et quels moyens déployer pour accompagner la mise en place d’AMP pélagiques en haute mer ? Sur ce point les questions d’ordre juridique sont particulièrement aigues : quelle gouvernance pour des AMP hors des eaux territoriales, voire hors des juridiction nationales ? l Etc. De multiples questions sont ainsi encore sans réponse et il faudra pourtant savoir leur en apporter alors que l’objectif de 10% d’aires marines protégées a été fixé pour 2020, soit cinq fois plus que ce qui existe aujourd’hui (2%). Il y a là un enjeu social et politique que l’INEE, avec l’aide d’autres partenaires comme l’Agence des AMP, ne peut ignorer. Il est clair que des séries temporelles sur le long terme, établies sur un monitoring permettant des comparaisons entre AMP de différente taille et de différente nature, seront indispensables pour comprendre véritablement le fonctionnement écologique et sociologique des AMP et contribuer à leur évaluation sur des bases scientifiques. 136
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