Page 141

prospectivemer2013

leurs, en l’absence de définition stabilisée de la notion6 de services écosystémiques, de nombreux questionnements scientifiques s’im- Cas spécifique du domaine marin La directive 2008/56/CE « stratégie pour le milieu marin » vise notamment à assurer « la capacité des écosystèmes marins à fournir des biens et services », garantie de leur utilisation durable par les générations présentes et futures. A la différence de la directive 2004/35/CE sur la responsabilité environnementale, elle ne comporte pas de définition de la notion de services marins tout en incluant dans la définition de la pollution du milieu marin « l’altération de l’utilisation durable des biens et des services marins ». a - Brève typologie des services écosystémiques en domaine marin Services de soutien L’océan est directement impliqué dans divers grands cycles comme ceux du carbone, de l’eau, de l’azote, du phosphore… Ce qui est généralement mis en avant est que l’océan est le siège d’une part très importante de la pompe à carbone et de la production d’oxygène  ; on estime qu’il compte pour au moins 50% de cette fonction et la microbiodiversité y joue un rôle prépondérant. L’océan est également le siège d’une importante production primaire, qui est à la base de la plupart des réseaux trophiques marins et notamment la production de ressources exploitées par la pêche. A une toute autre échelle et à titre d’exemple, les habitats côtiers comme les herbiers ou les mangroves sont des nurseries pour de nombreuses espèces animales qui sont parties prenantes comme support de services d’approvisionnement (pêches côtières) ou récréatifs (pêche touristique, plongée). Services de régulation Le rôle de l’océan dans la régulation climatique de la planète est largement attesté, notamment via les échanges océan-atmosphère. Via la production de sulfure de diméthyle (DMS), le phytoplancton contrôle aussi, au moins en partie, posent concernant sa pertinence, son objet, ses champs d’expression, son contexte et son cadre normatif spatio-temporel. la formation des nuages qui couvrent l’océan et donc indirectement la température terrestre. Les zones humides côtières et leur flore sont des remparts contre les inondations liées aux tempêtes ou tsunamis ; elles participent à la filtration des eaux tant pour leur charge particulaire que pour les pollutions organiques. Services d’approvisionnement Ce sont les plus classiques. Ils correspondent notamment aux pêches et à l’aquaculture (plus d’un milliard d’hommes sur Terre dépendent des produits de la mer comme source de protéines) et il faudra relever les défis de l’aquaculture en permettant son développement dans des conditions durables qui l’intègre aux écosystèmes. Mais la mer est aussi une source d’énergies renouvelables dont le développement n’en est qu’aux prémisses : éolien en mer, hydrolien, énergie thermique marine et, dans le champ d’INE, bioénergie tirée des algues… En terme de biotechnologie, de nombreuses molécules d’intérêt sont extraites d’organismes marins qui, moins connus que les terrestres, sont sources d’innovations importantes et sont souvent à forte valeur ajoutée. Les transferts biotechnologiques sont de plus en plus irrigués par la biodiversité marine. Il 6 - MEA : Services rendus par les écosystèmes pour le bien-être de l’Homme ; directive 2004/35/CE sur la responsabilité environnementale : Fonctions assurées par une ressource naturelle au bénéfice d’une autre ressource naturelle ou du public ; FAO et réforme en cours de la PAC : Services environnementaux justifiant des paiements pour lesdits services rendus par l’Homme. 139


prospectivemer2013
To see the actual publication please follow the link above