VII.4.2 Sciences participatives en domaine marin Le concept des sciences participatives, impliquant le citoyen dans l’acquisition de connaissances scientifiques, n’existe que depuis quelques décennies. Les programmes participatifs offrent la possibilité à chacun de s’investir, professionnels comme amateurs, et les scientifiques ont de plus en plus recours à la mise en place de projets reposant sur les sciences participatives. En effet le besoin de suivi à long terme et sur de multiples sites ne peut pas se faire avec les seuls moyens des équipes de recherches académiques. L’implication de volontaires joue le double rôle de pallier ce manque de moyens et d’activer une interface sciencesociété féconde. Il existe néanmoins un fort contraste entre les domaines terrestre et marin, illustrant une conséquence supplémentaire des difficultés d’accès à ce second domaine. Il est d’ailleurs intéressant de constater que, même pour le marin, ce sont souvent des observations à partir du bord de mer qui sont demandées au public comme celles sur les mammifères marins ou comme la récente initiative BioLit qui recense les mollusques des estrans rocheux de la façade Atlantique – Manche – Mer du Nord. Pour les environnements sous-marins sensu stricto, un second contraste existe entre la Méditerranée et les autres façades, la densité des clubs de plongée et la température des eaux facilitant les implications au sud. Systèmes d’observ ation des mammifères marins Le plus ancien programme de science participative que coordonne l’UMS 3462 de La Rochelle est le Réseau National Echouage (RNE), programme mis en place dans les années 1970 qui vise à recenser les échouages de mammifères marins sur l’ensemble du littoral français, aussi bien en métropole qu’en outre-mer, afin d’en étudier l’évolution et les tendances sur le long terme. D’autres systèmes de collecte des informations selon des protocoles standardisés ont été mis en place avec, en appui, une formation des fournisseurs de données. D’autres programmes ont vu le jour plus récemment comme les « Observateurs de l’Atlantique » (fin des années 1990) et un dernier programme actuellement à l’étude vise à faire participer les pêcheurs professionnels à cette observation. Un programme d’observation sous-marine a été initié par l’Agence des aires marines protégées (Réseau des observateurs en plongée et initiative 20 000 yeux sous les mers), d’autres existent également pour les requins, les hippocampes, ou les poissons en général. En avril 2012, l’AAMP a adressé un questionnaire aux principaux acteurs des sciences participatives en plongée. Son dépouillement servira de point de référence sur les démarches impliquant les plongeurs, en métropole et en outre-mer. Il est souhaitable que les unités de recherche du CNRS puissent amplifier leur contribution à des initiatives de science participative car la fiabilité, et donc les possibilités d’utilisation, des données recueillies supposent une validation scientifique à la fois de la démarche (nature des observations, questionnaire, compétences requises, formation des volontaires…) et des données elles-mêmes. Il serait bon que des opérations de type écoles thématiques ou ateliers puissent voir le jour autour de cette question de manière à promouvoir des initiatives de qualité. 143
prospectivemer2013
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