prospective mer Focus - Risques liés à la mer et au changement climatique (suite) leur capacité d’adaptation ? Et en quoi leur capacité d’adaptation est-elle accrue ou diminuée par la mondialisation ? Si oui, quels sont les fondements, les marges de manoeuvre et les limites de leur capacité d’adaptation ? En quoi les changements liés à la mondialisation de ces territoires affaiblissent-ils leur résilience ou sont-ils au contraire porteurs de nouvelles opportunités ? l Ces sociétés en situation de risque climatique pourraient être pionnières en termes de politiques d’adaptation au changement climatique : dans quelle mesure l’expérience qu’elles acquièrent et vont continuer à acquérir au cours des prochaines décennies est-elle potentiellement transférable vers d’autres types de territoires, et en particulier vers les milieux tempérés ? En quoi les méthodes de recherche développées dans ces régions sont-elles également remobilisables sur d’autres littoraux ? Ce qui revient finalement à interroger la capacité d’innovation et d’adaptation dont ces territoires sont porteurs au vu de leur situation de pays en première ligne des impacts majeurs du changement climatique et, au-delà, du changement global ? En Méditerranée, le coralligène, ainsi que les herbiers de posidonies qui sont de loin plus étudiés, représente un habitat essentiel pour la biodiversité côtière (Figure VI.3). Le coralligène abrite environ 1700 espèces (environ 18% de macrophytes, 75% d’invertébrés et 7% de poissons). Les communautés animales diffèrent nettement selon les types de sites (oligotrophes, eutrophes) et les secteurs géographiques ce qui fait du coralligène un écosystème complexe et divers. Cette grande diversité du coralligène en fait un réservoir de substances actives tant sur le plan industriel (anti-foulings), que cosmétique (anti-UV) ou pharmaceutique (anti-tumoral). Plus généralement, les récifs coralligènes produisent des biens (nourriture et matière première comme le corail rouge) et des services dans plusieurs domaines (séquestration de CO2) ; ils sont donc d’une grande importance écologique, socio économique et patrimoniale. La pollution, les mouillages et la pêche au chalut peuvent entraîner leur dégradation, tandis que la pêche traditionnelle aussi bien que la pêche à la ligne affecte principalement des espèces cibles. La fréquentation croissante par les plongeurs est une autre cause de dégradation. Le coralligène peut également être menacé par des espèces allochtones invasives. Ces habitats sont également soumis aux pressions liées au réchauffement global. Il a ainsi été suggéré que ce dernier soit une cause possible des mortalités de masse ayant touché plusieurs grandes espèces d’invertébrés vivant dans le coralligène. Si cette hypothèse est vraie, de tels événements pourraient se produire de nouveau et devenir plus fréquents, ce qui entraînerait des changements profonds de la composition et de la structure particulières des communautés coralligènes. La composition et la répartition des peuplements coralligènes du bassin nord-ouest méditerranéen sont assez bien connues (même si l’on y découvre encore des espèces cryptiques). En revanche, la structure génétique des populations coralligènes, leur potentiel de dispersion, leur fonctionnement et les dangers qui les menacent présentent encore des lacunes de connaissance importantes ce qui rend difficile la formulation de recommandations précises pour les protéger. Le nouveau programme CIGESMED (en émergence dans le cadre de l’EraNet SeasEra) auquel contribuent plusieurs équipes de l’institut INE s’est donné plusieurs ambitions : l améliorer la connaissance fondamentale sur les populations coralligènes en définissant des conditions de référence, des séries d’observations à long terme et en initiant un réseau des experts méditerranéens ; b - Le coralligène 152
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