venir s’ajouter sur le long terme les effets plus discrets, mais tout aussi délétères, d’un enrichissement organique et de l’eutrophisation via les chenaux de mangrove recevant des effluents. Aussi, les mangroves constituent un capital écologique qu’il est indispensable et urgent de conserver, protéger et mieux gérer, pour le bien des populations, de l’économie et des générations futures. Pour autant et en dépit d’efforts de protection comme de réhabilitation, leur surface totale décroît chaque année de 1 à 2% environ, ce qui représente un taux de disparition plus élevé que ceux des milieux coralliens et des forêts tropicales terrestres. Depuis les années 80, environ 35% de la surface mondiale des mangroves a disparu. Des efforts de recherche multidisciplinaires doivent accompagner cette urgence. Avant les années 80, les aspects structuraux de la mangrove (richesse spécifique, zonation, productivité et biomasse) étaient uniquement interprétés comme le résultat de paramètres abiotiques (fréquence et durée d’inondation, salinité, potentiel redox). Depuis, de nombreuses études ont mis en évidence l’importance de la faune benthique sur la structure végétale, les processus écologiques et la dynamique de la matière organique des mangroves ; par exemple, les crabes Sesarmides et Ocypodides sont les principaux agents responsables du recyclage de la litière produite par les palétuviers. Les mangroves françaises font l’objet d’une attention croissante de la part de nombreux chercheurs en France et qui développent une Les herbiers marins sont des écosystèmes fragiles, subissant de fortes contraintes anthropiques, qui abritent une diversité végétale et animale importante et sont des environnements très productifs. Les herbiers sont protégés par la loi en France et dans divers autres pays. Ils sont pourtant en régression du fait de leur destruction pour implanter des aménagements littoraux (ports, endigages, etc), de la pollution, de leur « labour » par les chaluts ou les ancres, ou de pressions touristiques. Selon les profondeurs auxquelles ils se développent, et de l’importance des marées, ils ont des modes de fonctionnement différents. reconnue sur cet écosystème. Cette expertise est déployée et demandée dans le monde entier car il reste beaucoup à faire à la fois sur une gestion durable lors de l’exploitation des mangroves, qui passe par une plus grande connaissance de leur écologie, et sur un travail de conservation, encore embryonnaire. La mangrove doit continuer à faire l’objet d’une attention particulière au regard des services écologiques qu’elle fournit et des risques réels qu’elle encoure : l Les services écosystémiques des mangroves. Comment les identifier, les analyser et les évaluer ? l Quels systèmes de gestion durable s’avèrent pertinents pour les mangroves ? Quelles adéquations avec les sociétés locales et leurs pratiques traditionnelles ? l Etablir des scénarios d’évolution des écosystèmes de mangroves sous différentes contraintes (température, montée des eaux, tempêtes, pollutions, surexploitation…). l Hétérogénéité spatiale des habitats de mangrove : importance et conséquence sur le maintien des mangroves et leur utilisation. Les herbiers intertidaux (e.g. les herbiers à zostères de l’Atlantique), considérés comme des zones d’habitat essentielles pour de nombreuses espèces de poissons et d’oiseaux, restent cependant très peu étudiés en comparaison des vasières nues par exemple. La description du fonctionnement de leur réseau trophique, prenant en compte la variabilité saisonnière ainsi que la variabilité des biomasses des différentes sources et des consommateurs, doit permettre de mieux appréhender leur fonctionnement et préciser leur importance en termes de services écosystémiques, et de sensibilité à l’impact des activités anthroexpertise d - Les herbiers 155
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