prospective mer piques. La caractérisation des flux de carbone associés aux variations de leur métabolisme en fonction du cycle saisonnier ou de celui des marées est l’objet de recherches récentes qui demandent à être étendues. Ecosystèmes fragiles, ces herbiers constituent néanmoins des écosystèmes d’importance, ces habitats côtiers particuliers participant : à la stabilisation du sédiment, réduisant les phénomènes d’érosion côtière ; à l’oxygénation de l’eau dans les zones intertidales peu profondes, minimisant les phénomènes d’anoxie et d’eutrophisation ; à l’hébergement d’espèces structurantes des communautés benthiques. Ces environnements particuliers constituent des habitats pour de nombreuses algues et invertébrés, représentant des aires de refuge temporaires ou permanentes, ou des aires de reproduction pour de nombreuses espèces d’oiseaux de poissons, de crustacés ou de mollusques. Habitats à forte valeur écologique et patrimoniale, recensés parmi les habitats menacés dans la Directive Habitats de 1992, ils constituent depuis 2000, dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), des systèmes particuliers permettant d’évaluer la qualité des masses d’eaux. Ils sont également aujourd’hui répertoriés par la convention OSPAR 2 pour la protection du milieu marin comme des habitats menacés ou en déclin depuis 2004, et nécessitent dès lors une attention toute particulière. Les phanérogames marines constituent entre la surface et une trentaine de mètres de profondeur, de vastes herbiers sous-marins. Ces herbiers jouent des rôles écologiques et économiques importants : très grande richesse faunistique et floristique, forte production primaire, frayère et nurserie pour de nombreuses espèces, en particulier pour des poissons d’intérêt économique, fixation des sédiments et contrôle du profil d’équilibre des littoraux sableux. Par ailleurs, ils subissent de nombreuses pressions naturelles comme anthropogéniques (envasement, eutrophisation, fragmentation, espèces invasives, etc.) qui mettent en péril l’ensemble de leurs fonctions. Ces herbiers ont été l’objet de recherches bien structurées à l’échelle nationale (e.g. GIS Posidonies), comme européenne (programme de monitoring et management achevé en 2004, ou COST Action lancée en 2011 dédiée aux services écosystémiques associés aux herbiers). Néanmoins, les recherches sur les herbiers demandent à être mieux coordonnées au niveau inter-organisme comme au niveau européen, notamment pour aller vers une meilleure intégration avec les actions de gestion des espaces côtiers (c’est l’un des objectifs de l’action COST « Seagrass productivity: from genes to ecosystem management »). La France est directement concernée aussi bien en métropole (importance des herbiers à posidonies méditerranéens) qu’outre-mer : par exemple, les différents types d’herbiers des Caraïbes où des espèces patrimoniales emblématiques sont souvent associées aux herbiers (e.g. tortue verte, tortue imbriquée…), mais où peu de données concernant leur évolution sont disponibles. l Quelle est la résilience des écosystèmes d’herbiers soumis à des pressions de différentes nature et intensité ? Comment réagissent ils à l’arrivée de nouvelles espèces (e.g. en Méditerranée) ? l Quelles sont les interactions entre micro- et macroorganismes au sein des herbiers et comment ces interactions contribuent-elles à leur résilience ? l Quels liens existent entre les fonctions réalisées par les assemblages d’organismes constitués au sein des herbiers et les différents services rendus par les herbiers ? 2 - La Convention OSPAR guide la coopération internationale pour la protection de l’environne- 156 ment marin de l’Atlantique nord-est.
prospectivemer2013
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