Page 16

prospectivemer2013

prospective mer 14 La dynamique évolutive et la structure des génomes Les 10 dernières années ont témoigné d’une accélération sans précédent de connaissances sur la structure et la diversité des génomes marins dans le cadre de programmes Nationaux et Européens (e.g. Marine Genomics Europe, Oceanomics) qu’il convient de pérenniser et pour laquelle une démocratisation des outils est encore nécessaire. Ces premiers résultats offrent des outils pour mieux décrire la diversité (e.g. meta-barcoding) et pour aborder Modéliser pour scénariser et prévoir ? Ce triptyque est désormais au centre de nombreuses approches que ce soit pour des systèmes à dominante naturelle et des questions fondamentales d’écologie, de phylogéographie ou d’écorégionalisation, comme pour des systèmes à dominante anthropique et des questions d’impacts, de gestion des territoires… Les obstacles à surmonter sont du même ordre : quelles approches développer ? Comment intégrer le vivant et les processus biologiques dans les modèles globaux avec l’objectif d’accroître la fiabilité des scénarios proposés ? Ces scénarios dessinent des futurs possibles, ce ne sont pas des prévisions strictes, mais leur amélioration doit permettre de les inscrire dans une logique de type : « si telle option X est prise alors la situation évoluera vers l’état Z  ». Comment calibrer, transmettre et rendre acceptable l’incertitude qui les accompagne ? Les demandes qui émanent de la société via diverses instances européennes (e.g. Marine knowledge 2020), nationales (e.g. celles du MEDE), locales, institutionnelles comme citoyennes sont de plus en plus nombreuses, tout spécialement lorsqu’il s’agit d’entrevoir des évolutions à venir. Les scientifiques sont confrontés à une situation paradoxale : d’un côté des questions pressantes, en attente de réponses de plus en plus précises, de l’autre des systèmes hautement complexes requérant l’acquisition de connaissance fondamentales qui font largement défaut (e.g. dispersion larvaire pour de nombreuses espèces) et des analyses lourdes, souvent longues. Les objets insulaires ont depuis longtemps attiré l’attention des scientifiques de nombreuses disciplines. En effet, ils se prêtent à de nombreux questionnements tant sur le plan de l’évolution, de l’écologie, de la biogéographie, que des sciences de l’environnement ou des sciences humaines et sociales (voir chapitre VI). La France possède un patrimoine insulaire de tout premier plan qui offre la possibilité d’analyses multiples, y compris comparatives; plusieurs initiatives récentes pilotées par l’institut (e.g. îles Eparses) ou auxquelles l’institut a été étroitement associé (e.g. Marquises) témoignent de l’implication de nos équipes qui doit absolument pouvoir se poursuivre. Les îles de nouvelles questions de recherche ou aborder différemment des questions encore mal élucidées dans le domaine marin. Il s’agit par exemple de la définition d’écotypes, de l’analyse des mécanismes d’isolement reproducteur ou encore de la relation phénotype-génotype. Ces recherches ouvrent également la voie vers une meilleure intégration des mécanismes épigénétiques dans les recherches éco-évolutives.


prospectivemer2013
To see the actual publication please follow the link above