prospective mer ce à des niveaux comparables au terrestre comme tendent à le montrer certaines études ? A titre de contre-exemple, les îles coralliennes du Pacifique sont connues pour abriter une faune très riche, mais dont de nombreuses espèces sont communes à plusieurs archipels. Mais rien n’est simple : les Marquises font exception avec une faune beaucoup plus pauvre, mais à fort endémisme. Comment de telles situations se mettent-elles en place ? l Comment se font les adaptations à l’insularité ? Sont-elles différentes de ce qui prévaut sur les littoraux des continents ? Quelle est l’incidence de l’isolement ? Les îles de faible dimension et dispersées sont des terrains d’étude propices ; le contraste écologique entre îles tropicales et îles subantarctiques de même niveau d’isolement et de tailles comparables pourrait être riche d’enseignement. Du point de vue biogéographique, les îles, archipels et sea-mounts contribuent à structurer la biodiversité même en domaine marin : ils jouent un rôle insulaire pour les environnements littoraux, mais ils peuvent aussi dans des configurations en chapelet (e.g. les arcs) former des barrières entre bassins océaniques limitrophes. On distingue classiquement deux grandes catégories d’îles : • les îles « darwiniennes », géologiquement néoformées, qui sont des berceaux abritant une flore et faune arrivées par dispersion à partir de secteurs plus ou moins éloignés ; • les îles « fragment », issues de la fragmentation de plaques ou de marges continentales, qui se sont séparées en « embarquant » une part de la flore et faune d’origine, illustrant ainsi un processus vicariant. Force est de constater que, même pour les îles « fragment » l’histoire subséquente à leur isolement a pu voir l’arrivée de nouveaux colonisateurs. Les modèles de dispersions, mis à l’écart pendant plusieurs décennies par la biogéographie vicariante et les approches phylogéographiques dominantes, s’avèrent donc fondamentaux dans le cas des îles. Par ailleurs et dans tous les cas, le schéma doit encore être complété par les extinctions et apparitions sur place. Les îles sont ainsi des objets remarquables pour tester des hypothèses biogéo- Figure VI.5 – Rascasse «scorpion», Pterois volitans, espèce invasive des mers caraïbes 158
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