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prospective mer Bien qu’ils soient globalement soumis aux mêmes conditions climatiques, les deux océans polaires sont très différents. L’océan arctique couvre une zone de 12 à 14 millions de km2 dont la partie centrale est occupée par une banquise permanente qui peut l’hiver, s’étendre sur le Pacifique par le détroit de Béring et en atlantique le long des côtes du Groenland. C’est une mer relativement fermée, bordée de continents et sous l’influence de grands fleuves. L’océan austral correspond à un immense secteur de plus de 15 000 km de long et de près de 35 millions de km2 qui entoure un continent totalement englacé (sans apports autres que des icebergs). Il joue un rôle majeur dans la circulation thermohaline, mettant en connexion les autres grands océans, dont il est néanmoins partiellement isolé par des systèmes de fronts hydrologiques. Son plateau continental très profond (500 m en moyenne), le courant circum-antarctique (AC ) sont autant de particularités qui en font un objet d’étude exceptionnel tant du point de vue océanographique, climatique que biologique. Les rives de l’océan arctique ont été colonisées par l’Homme depuis des millénaires, tandis que, du fait de son éloignement et des conditions qui y règnent, hormis une poignée d’expéditions aventurées, l’océan Austral n’a été véritablement exploré que depuis quelques dizaines d’années. Du fait de ces similitudes comme de ces différences, les environnements marins polaires du Nord comme du Sud présentent un intérêt scientifique majeur pour la recherche. En raison des conditions très particulières qui y règnent (très basse température, couverture par les glaces pendant plusieurs mois), les mers polaires abritent une biodiversité caractérisée par un taux d’endémisme élevé et, notamment dans les mers australes, par une forte originalité de leurs traits d’histoire de vie. Bien que relevant d’un même biome, les mers du Nord et du Sud appartiennent à deux biotas totalement distincts et très peu d’espèces sont amphi-polaires ce qui suppose des histoires radicalement différentes, même si elles ont été confrontées aux mêmes types de contraintes. Prendre la mesure de ces histoires particulières et de leurs conséquences en termes d’évolution, de dynamique des radiations, d’endémisme, de diversification des habitats, d’impacts des pressions anthropiques, etc. suppose d’avoir une connaissance assez exacte de la biodiversité et des environnements de ces deux océans. Pour l’Arctique, les équipes INE sont assez peu impliquées en mer, à l’exception notable de celles travaillant sur les oiseaux marins. Les implantations dans les Terres Australes et Antarctique Françaises ont conduit à une situation bien différente au sud. En ce qui concerne la biodiver- Figure VI.8 : La distribution des données SCARMarBIN dans l’océan austral (> 1 million de points géoréférencés) ; (d’après Griffith 2010). 164 VIII.3.2 Les mers polaires4 4 - Pour plus de détails, se reporter à la prospective polaire publiée en 2012.


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