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prospective mer gamme en fonction de la densité des populations et de leurs activités. Ainsi, certaines des îles Eparses ou les îles subantarctiques sont sinon très proches du point zéro de ces influences, du moins sont supposées être peu ou pas soumises aux influences anthropiques directes (Figure VI.10). Comprendre comment fonctionne un écosystème sous très faible impact anthropique est d’une importance capitale pour les recherches en écologie et environnement et notamment pour mieux évaluer l’impact actuel des activités humaines sur la biosphère et sa biodiversité. De nombreux espaces marins de l’océan indien peuvent être considérés comme des réservoirs de biodiversité, telle la zone du canal du Mozambique qui abriterait plus de 6000 espèces, et dont l’inventaire n’est pas terminé, mais qui nous rappelle le devoir de protection de cette diversité. Le parc naturel marin de Mayotte complété très récemment par celui des Glorieuses constituent une aire marine protégée de 110 000 km2, indispensable étape de protection non seulement du patrimoine biologique local mais aussi d’une économie fragile appuyée sur les ressources marines. Les richesses minérales des fonds marins de l’océan Indien font l’objet de convoitises internationales entraînant la multiplication des demandes de permis de recherche et d’extraction. Ces écosystèmes profonds très peu connus au fonctionnement reposant sur des équilibres fragiles devront eux aussi être protégés pour éviter que l’exploitation de leurs ressources ne conduise à des catastrophes écologiques silencieuses. Les capacités de recherche régionales ont déjà contribué de façon exemplaire à la connaissance des écosystèmes marins. Elles ont été soutenues par les équipes métropolitaines via plusieurs programmes de recherche nationaux (Biodiversité des Iles de l’Océan Indien, Iles Eparses,…) et internationaux, mais il est temps, face aux enjeux régionaux qui s’amplifient, de proposer une action collective à long terme rassemblant les capacités et les moyens de recherche des multiples partenaires en un grand observatoire de l’océan Indien (GOI) qui permettrait d’une part de faciliter les opérations de recherche et d’encourager leur nature interdisciplinaire et internationale et d’autre part de constituer une interface dynamique avec les besoins d’expertise, de transfert des connaissances, d’aide à la décision pour les sociétés régionales. Le contexte géopolitique de l’océan Indien rencontre aujourd’hui des questionnements scientifiques innovants, situation qu’il faut saisir sans tarder en y impliquant l’institut. Dans ce contexte, l’université de la Réunion devrait constituer un point d’appui indispensable. Figure VI.10 - Archipel Crozet (île de l’Est) 170


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