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prospective mer 18 La question de l’archivage est double. Elle concerne tout autant l’archivage in silico de bases de données de tous ordres (habitats, taxons, actions anthropiques, impacts, indicateurs de vulnérabilité…) que l’archivage physique de spécimens sous différentes formes (types, tissus, ADN). Ce second aspect est souvent peu débattu en regard de l’archivage numérique des données mais est tout aussi important dans le cadre des études à base d’inventaire, de suivi ou rétrospectives où ces spécimens et échantillons servent de référence. Une difficulté attendue est celle des espaces dédiés au stockage, car la place est comptée et les besoins de stockage sont augmentés et diversifiés par des exigences nouvelles en termes de nombre et formes de spécimens à conserver. Contrairement à une première idée assez répandue, une collection n’est pas remplaçable  : il ne suffit pas de retourner sur le terrain pour ramener ce qui a été perdu. Une collection est aussi un référentiel de temps : tel échantillon a été trouvé à tel endroit à tel moment. Et puis la variabilité des populations, des espèces, des habitats… est telle qu’on de recapture jamais deux fois la « même » chose. Contrairement à une deuxième idée reçue, une collection ne doit pas être vue comme statique et improductive, une collection a une vie propre : il faut l’entretenir, l’incrémenter, organiser sa gestion. Ces activités demandent un certain degré d’expertise dans le champ des objets conservés et la description de ces archivages doit faire l’objet du même soin que celui apporté à la genèse des métadonnées. Contrairement à une troisième idée reçue, spécifique à la biodiversité, l’identification moléculaire des organismes ne sauvera pas d’une perte de connaissance liée à l’absence de systématiciens (même si des efforts de mise en commun internationale des compétences est un palliatif). Pour qu’un nom attaché à une séquence d’ADN ait une valeur, il faut que ce nom soit lui-même attaché à un spécimen-type validé par un taxonomiste. Bien que représentant une communauté très significative au sein de l’INE, les unités marines doivent gagner en visibilité tout en développant les synergies nécessaires avec les autres instituts ou organismes. Ces collaborations sont une réalité vécue et revendiquée par la très grande majorité des équipes travaillant sur des questions environnementales, mais qui ressentent sans les comprendre les rivalités pouvant exister entre organismes et/ou instituts. Des solutions devront être proposées et testées (e.g. programmes inter-organismes) pour optimiser, du « bas en haut » de l’échelle, les collaborations sur un mode gagnant-gagnant. Structurellement, si des unités INE se trouvent souvent rattachées à des observatoires marins, l’institut n’est la tutelle principale que d’un seul d’entre eux. Pour autant, les stations marines, quelles que soient leurs tutelles, souvent multiples, sont les grands équipements nécessaires à la recherche en écologie marine telle que souhaite la développer l’INE. La question se pose alors de la création de nouvelles infrastructures dans ce paysage, mais il est évident que des outils mieux adaptés aux problématiques en écologie marine doivent être mis en place, sous la responsabilité de l’INE ou en en partenariat avec d’autres instituts à l’instar de ce que propose EMBRC-France. L’archivage Le développement des laboratoires marins


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