39 A ces campagnes il faut ajouter les affrètements qui jouent un rôle important lorsque les besoins ne peuvent pas être couverts par la flotte hauturière pour des raisons de disponibilité et de calendrier. Les campagnes d’exploration menées par l’AAMP entre 2009 et 2012 avec la COMEX (« MedSeacon » et « Corsican » sur les canyons de Méditerrannée et de Corse, et « Pakaihai i te moana » aux îles Marquises) sont des exemples récents ayant largement impliqué des équipes de l’INE (e.g. IMBE, CRIOBE, LECOB). Les campagnes d’affrètements permettent par ailleurs des travaux d’expérimentation sur site à intervalle régulier pour tenter d’approcher sur des échelles plus appropriées la dynamique d’écosystèmes benthiques profonds ou semi-profonds comme l’illustrent les travaux menés au large de Banyuls dans le canyon Lacaze-Duthiers. La mise à disposition de nouveaux engins sousmarins tels que les AUV (Autonomous Underwater Vehicle) et le HROV (ROV hybride dont la validation opérationnelle est prévue pour 2014), susceptibles d’être mis en oeuvre à partir de bateaux plus petits, dont les navires de façade, offrent des perspectives nouvelles pour les recherches sur les écosystèmes des marges continentales jusqu’à 3000 m de fond. La mise à disposition d’équipements dédiés aux travaux en écologie sur ces engins conditionne cependant leur utilisation effective dans ce domaine (e.g. dispositifs de collecte de faune, boîtes de prélèvement, carottiers, vidéo, etc.). Grandes infrastructures en écologie expérimentale La complexité des systèmes écologiques et des réseaux d’interactions qui les soustendent ne peut être appréhendée par la seule observation des milieux naturels. Comme en domaine terrestre, les approches expérimentales sont indispensables pour tenter de décrire les mécanismes qui lient les communautés à leur environnement. Ces approches apportent aux écologistes théoriciens et aux modélisateurs des informations quantitatives pour contraindre les modèles et valider leurs hypothèses. Des données complémentaires aux observations doivent être obtenues à partir d’études expérimentales in vivo sur des espèces clés mais également in situ sur des systèmes écologiques complexes. Ces approches peuvent être déclinées directement en milieu naturel comme en environnement contrôlé ou semi-contrôlé, pour réduire le nombre des variables impliquées. L’expérimentation in vivo sur des modèles biologiques marins constitue la base historique de l’expérimentation en sciences marines. La nécessité d’accéder à des organismes vivants a conduit au 19e siècle au développement de stations marines le long des côtes européennes. Nombre de ces stations marines historiques existent toujours et disposent d’ensemble d’équipements et d’infrastructures modernes dédiés à l’expérimentation. Ces infrastructures restent majoritairement utilisées pour des problématiques relevant des sciences du vivant, au sein desquelles la part des travaux d’écophysiologie en lien avec des questions environnementales s’accroît. Des dispositifs instrumentés permettant de simuler et de suivre les processus dynamiques qui gouvernent le fonctionnement de systèmes écologiques complexes (associations symbiotiques, communautés microbiennes en environnement physico-chimique contrôlé, assemblages d’espèces associées à un substrat) voient le jour et forment les bases de véritables plateformes expérimentales en écologie. Le projet EMBRCFrance qui permettra de développer des infrastructures expérimentales innovantes étend son champ à l’écologie fondamentale avec pour objectif de fournir à la communauté française et internationale l’accès à des modèles d’organismes ou d’écosystèmes marins. Au-delà des expérimentations sur des espècesclés ou sur des systèmes écologiques sim- IV.2
prospectivemer2013
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