47 Figure IV.3 - Capteurs électrochimiques in situ opérés par le submersible Nautile. dynamiques, biologiques et physicochimiques en interaction dans les milieux naturels. Malgré l’adaptation réussie de capteurs autonomes pour des expériences in situ brèves, ces outils font encore largement défaut pour des échelles temporelles dépassant quelques cycles diurnes ou de marée. Les réponses des écosystèmes à des événements transitoires ponctuels (tempête, pollution aigüe) ou saisonniers (blooms) sur plusieurs semaines à plusieurs mois sont appréhendées par des prélèvements et mesures ponctuelles répétées qui ne permettent pas d’identifier les phénomènes de transition rapide, dont la connaissance est pourtant essentielle. En outre, parmi les instruments adaptés pour une utilisation en immersion complète, seuls quelques uns ont atteint la fiabilité et la robustesse suffisantes pour un usage commun en écologie benthique. Dans ce domaine, un effort pour le développement d’outils opérationnels pour un large éventail d’écosystèmes benthiques reste crucial. Il n’existe pas de capteurs standards en écologie benthique marine, mais plutôt un ensemble de techniques disponibles qui doivent être combinées pour répondre à des questions spécifiques. Le défi consiste plutôt à rassembler une expertise interdisciplinaire, à l’interface de la géochimie, de l’écologie et de la chimie analytique afin d’apprécier les avantages et les inconvénients des différentes techniques et leur combinaison possible. IV.6.4 Vers des dispositifs intégrant monitoring biologique in situ et capteurs physiques et chimiques Les outils de monitoring biologique in situ représentent un potentiel considérable pour la recherche en écologie marine. Le transfert in situ d’outils moléculaires pour l’inventaire de la biodiversité et de l’activité microbienne (puces à ADN, biocapteurs) reste cependant un défi et demandera un effort en développement technologique soutenu sur le long terme. Peu d’équipes de recherche en écologie marine se sont lancées dans cette voie, les financements étant majoritairement orientés vers des applications de qualité des eaux (par exemple pour la détection de toxines). Dans ce domaine, les recherches en écologie expérimentale peuvent apporter beaucoup. La réunion des compétences multidisciplinaires au sein de l’INE offre un contexte exceptionnellement favorable pour réussir l’intégration des capteurs physiques et chimiques et des techniques mises au point pour la détection de microorganismes et de leur activité métabolique. Les stations d’écologie expérimentale et écotrons sont un cadre idéal pour tester ces capteurs et biocapteurs à tous les stades de leur mise au point. L’utilisation des capteurs dans les programmes de recherche est aussi un moyen de valider leurs performances en conditions opérationnelles avant un transfert éventuel vers des applications de suivi de la qualité des milieux à vocation sociale ou économique.
prospectivemer2013
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