63 Figure V.5 – Les zones hybrides : une mécanique complexe La zone d’hybridation des moules Mytilus edulis et M. galloprovincialis présente une structure spatiale en double mosaïque. A grande échelle, trois zones de contact indépendantes isolent deux patchs de populations parentales enclavés en Bretagne et dans le Golfe de Gascogne. A petite échelle dans les zones de contact, la mosaïque est corrélée aux micro-variations de l’habitat. Cette double mosaïque peut être reconstituée théoriquement en faisant interagir un polymorphisme d’isolement (en rouge) et un polymorphisme d’adaptation aux micro-habitats (en bleu). L’adaptation aux micro-habitats existe probablement à l’échelle infraspécifique mais n’est observée avec des marqueurs moléculaires que dans les zones hybrides (d’après Bierne et al. 2003). Ces problématiques ouvrent également la voie vers des études plus poussées des génomes. De nombreuses questions demeurent sur l’architecture génomique de la différenciation entre taxons V.2.3 Répondre aux questions soulevées ci-dessus nécessite d’être capable de balayer des niveaux d’intégration fort différents : gènes, populations… entités écologiques ou biogéographiques. Ceci requiert de pouvoir faire progresser en parallèle des domaines aussi variés que physiologie et écophysiologie (processus physiologiques, réponses des traits), écologie (traits d’histoire de vie, dynamique démographique) et évolution (capacité et mécanismes d’adaptation, plasticité phénotypique, épigénétique). Des développements statistiques de plus en plus sophistiqués (e.g. approches bayesiennes) permettent d’explorer plus finement des scénarios divergents. Par exemple : combien de régions génomiques se différencient pendant la spéciation ? Quelle est la taille de ces régions ? Comment sont-elles réparties dans les génomes ? Une intégration disciplinaire pour de nouveaux outils démo-génétiques notamment à l’échelle infraspécifique. Toutefois, les modèles intègrent encore trop peu les traits d’histoire de vie des organismes marins (cycle bentho-pélagique, fécondité, capacité de dispersion…) et également de façon imparfaite les rétroactions entre changements écologiques (e.g. dynamique démographique) et évolutifs (e.g. changement de traits). Quels sont les nouveaux moyens dont peut disposer la communauté pour répondre à ces enjeux ? La diversité phylogénétique des organismes marins implique des connaissances accrues sur les génomes, les mécanismes de régula- prospective de l’institut ecologie et environnement du cnrs
prospectivemer2013
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