87 quel se développent les organismes offre en effet plusieurs opportunités : l mieux comprendre les relations étroites qui lient les organismes à leur environnement abiotique avec un niveau de caractérisation de l’habitat jamais atteint dans le passé ; l faire naître une écologie des paysages marins qui amène à définir comment l’organisation spatiale des habitats (taille, diversité, degré de fragmentation, etc.) influence la dynamique des communautés et métacommunautés marines (voir chapitre V). A plus vaste échelle, une approche macroécologique (voir aussi le chapitre V) est à promouvoir en s’appuyant sur les progrès de la modélisation biogéographique qui permettent de confronter les patrons spatiaux de distribution de la biodiversité à celles des caractéristiques passées, présentes et futures de l’environnement. Cette démarche trouve sa justification dans l’importance désormais reconnue des processus régionaux dans la dynamique de la biodiversité marine. L’écorégionalisation vise ainsi à mettre en place un système emboîté d’écorégions et de sous-régions qui offre un cadre pour comprendre la structure spatiale des écosystèmes, décrire les tendances de la biodiversité marine et identifier les processus qui les sous-tendent (e.g. rôle des fronts océaniques dans la production et les interactions écologiques). S’appuyant dans un premier temps sur des données environnementales physiques ou chimiques, le développement de nouvelles méthodes de modélisation (e.g. Boosted Regression Trees ou BRT) amène à une intégration progressive de variables biologiques qu’il est nécessaire de renforcer. Les enjeux principaux sont alors d’apprécier les patrons actuels de distribution de la biodiversité et de scénariser leurs modifications éventuelles dans un contexte de changement global. Pensée à l’échelle d’un bassin océanique, la macroécologie repose sur l’exploitation de bases de données internationales sur la biodiversité marine (e.g. OBIS) auxquelles la communauté scientifique française contribue activement et doit disposer des moyens lui permettant de poursuivre cette contribution (e.g. pour les régions polaires, le soutien de l’IPEV et des TAA F depuis plusieurs années a permis de développer des modélisations à diverses échelles ; pour le milieu profond, le soutien de GENAV IR a permis l’exploration d’une biodiversité largement méconnue). Dans ce contexte en évolution rapide tant sur le plan de l’acquisition des données (les bases internationales offrent un accès inégalé à des données géoréférencées biologiques, physiques, chimiques…) que sur celui des méthodes de modélisation il faudra s’interroger sur : l La nécessité ou pas de cibler des régions, des types d’écosystèmes… et si oui, sur quels critères ? l Le déploiement des moyens nécessaires pour l’acquisition, l’archivage, la mise à disposition et le traitement des données, y compris pour des suivis à long terme ; ces moyens pourront - devront -être partagés à l’échelle des différents organismes intéressés par la mer.
prospectivemer2013
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