Le CNRS dynamise ses relations avec les entreprises

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En multipliant les initiatives en direction du monde économique, le CNRS remplit sa mission qui, outre le développement de la connaissance scientifique, est de contribuer à la compétitivité et à la souveraineté technologique des entreprises françaises et européennes. Entretien avec Carole Chrétien, directrice des relations avec les entreprises du CNRS.

Quel doit être le rôle du CNRS auprès des entreprises ?

Carole Chrétien : À sa création en 1939, le CNRS avait pour vocation de regrouper l'ensemble des forces de la recherche française, alors que le pays se préparait à un conflit armé. Aujourd'hui, le contexte n'est évidemment plus le même, mais le CNRS doit contribuer à relever des défis non moins vitaux : la compétitivité économique de la France et sa souveraineté technologique. Pour les entreprises qui ont des besoins de recherche, c'est donc une chance de pouvoir trouver toutes les ressources nécessaires auprès d'un organisme véritablement pluridisciplinaire. Contribuer au progrès économique et social du pays fait partie des missions du CNRS, tout autant que de faire progresser les sciences fondamentales,

Comment définiriez-vous plus spécifiquement la mission de la Direction des relations avec les entreprises (DRE) du CNRS ?

C. C. : La DRE est à l'interface entre les laboratoires et le monde de l'entreprise. Son rôle est de faciliter les relations avec tous ses acteurs, qu'il s'agisse des chercheurs de l'industrie, des dirigeants, des fédérations industrielles, des clubs de chefs d'entreprise... Pour cela, nous mettons en place quatre types d'approche du monde industriel. Il est d'abord indispensable d'établir des relations par filière, car des industriels de la pharmacie ne sont pas abordés de la même manière que des acteurs du numérique. Nous avons déjà créé huit équipes «Filières » (énergie, santé, automobile, aéronautique, électronique, eau, cosmétiques, chimie des matériaux) pour s'adresser spécifiquement aux entreprises de chaque secteur. Par ailleurs, notre approche s'adapte aux différentes tailles d'entreprises : grands groupes, entreprises de taille intermédiaire (ETI), PME, start-up.

L'offre du CNRS se décline aussi, pour reprendre une terminologie industrielle, « par produits ».  Nous sommes en mesure de répondre à la fois à des demandes ponctuelles de prestation unique, de formation, de licence sur un brevet, ou encore de recherche d'un expert dans un de nos laboratoires (voir notre service ''trouver un expert'') et d’établir des collaborations de recherche sur la durée, qui peuvent même déboucher sur la création d'un laboratoire commun où équipes et moyens techniques sont partagés. Enfin, nous avons également lancé une approche territoriale, avec l’appui des dix-huit délégations régionales du CNRS, en nous appuyant sur les écosystèmes de proximité qui réunissent déjà des entreprises et des laboratoires, par exemple sur le domaine de la santé à Sophia-Antipolis.

Quels sont les signes d'une dynamisation des relations du CNRS avec les entreprises ?

C. C. : Les liens du CNRS avec le monde de l'entreprise sont déjà bien établis. Pour donner quelques chiffres significatifs, le CNRS a signé 20 accords-cadres de recherche avec des grands groupes, partenaires privilégiés avec lesquels nous avons de très nombreuses collaborations. Plus de 170 laboratoires communs, au sein desquels collaborent des chercheurs issus du CNRS et d'entreprises privées, sont actuellement en activité. Cette forme de collaboration est en plein développement.

Plus généralement, les actions développées depuis plus d'un an ont enclenché une dynamique des relations CNRS-entreprises. L'approche ''Filières'', en particulier, à travers notamment des webinaires sur des sujets porteurs, comme par exemple l'hydrogène, incite de plus en plus les entreprises à prendre directement contact avec nous pour établir une collaboration.

Depuis fin 2020, nous avons également créé un Club Europe Entreprises-CNRS pour faciliter l'accès des entreprises aux projets de recherche européens. L'objectif est le partage de bonnes pratiques, l’identification de sujet d'intérêt commun et la codéfinition de stratégie pour mieux s'intégrer dans les programmes européens de recherche. Nous allons maintenant développer cette approche à l'international et les premiers contacts ont été pris pour créer un Club franco-italien.

Comment voyez-vous l'action de la DRE sur les prochaines années ?

C. C. : Notre mission au sein du CNRS est double : accélérer, en lien avec les laboratoires, les instituts et les délégations régionales du CNRS, le développement des collaborations laboratoires / entreprises et être une caisse de résonance pour faire connaître bien plus largement l'action du CNRS auprès des entreprises.