Le livre "Clandestinités urbaines Les citadins et les territoires du secret (XVIe-XXe)" Presses universitaires de Rennes, Collection « Histoire » - DR18

- Le livre "Clandestinités urbaines Les citadins et les territoires du secret (XVIe-XXe)" Presses universitaires de Rennes, Collection « Histoire » - DR18

"Clandestinités urbaines Les citadins et les territoires du secret (XVIe-XXe)" Sous la direction de Sylvie Aprile, Emmanuelle Retaillaud-Bajac
Presses universitaires de Rennes, Collection « Histoire », 372 pages, ISBN 978-2-7535-0699-2, Parution 2008
Sylvie Aprile est professeur à l’université de Lille 3 et membre de l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion – IRHiS (UMR CNRS 8529).
Emmanuelle Retaillaud-Bajac est maître de conférences à l’IUT de Tours, membre du CeRMAHVA (Centre de Recherche sur les Mondes Anciens, l'Histoire des Villes et l'Alimentation).

Si la discipline historique a déjà largement appréhendé le fait clandestin dans ses multiples composantes (origines, acteurs, esthétique, répression …), elle a plus rarement cherché à l’analyser dans le cadre d’un espace spécifique. Le colloque international « Clandestinités urbaines », qui s’est tenu à l’université François Rabelais de Tours les 20 et 21 janvier 2006, s’est précisément donné pour ambition, à partir des approches croisées de l’histoire, de la littérature, ou de la sociologie, d’aborder les pratiques clandestines dans leur dimension urbaine, avec la volonté d’en repérer les ressorts et les règles, les géographies et les itinéraires, les failles et les vulnérabilités.
Les auteurs ont d’abord cherché à décliner différentes formes de pratiques qui, du commerce clandestin au cryptojudaïsme, en passant par l’usage de stupéfiants ou la contrefaçon de livre, posent l’enjeu du rapport entre clandestinité et illégalité. Cette première réflexion s’est prolongée dans l’évocation de figures ou de groupes particuliers qui, à une échelle plus fine, incarnent les stratégies d’évitement et de survie des différents acteurs concernés, ainsi que le type de ressources spécifiques au monde urbain.
Dans un troisième temps, il s’agissait de mieux faire ressortir les formes ou les logiques de cette géographie clandestine, ainsi que la vigueur de ses transformations – très sensible par exemple dans les assauts de la ville haussmannienne contre l’habitat précaire, ou dans le Paris de l’homosexualité au XXe siècle. L’étude des répressions faisait enfin apparaître l’ambivalence des évolutions du monde urbain contemporain, à la fois plus dense, plus ramifié, plus incontrôlable, mais aussi de mieux en mieux quadrillé et surveillé.
À travers l’étude des clandestinités urbaines, c’est donc toute la question du rapport entre les individus, les groupes sociaux et les pouvoirs, qui se trouve posée, la ville formant par excellence, de l’époque moderne à nos jours, le laboratoire des libertés individuelles mais aussi le creuset des déviances et le terrain d’expérimentation privilégié de certaines techniques du contrôle social.

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