Depuis 2013, l’atelier scientifique itinérant LuSci, abréviation de Ludique et Scientifique, se déplace dans les écoles élémentaires de la Haute Vienne à la rencontre des élèves du CE2 au CM2 (et parfois des 6ème).
Cet atelier vise à déployer un mini-laboratoire de biologie (thématique, matériel, personnel) en priorité en ZEP (zone d’éducation prioritaire) et dans les zones rurales où l’éloignement géographique peut restreindre l’accès à la culture scientifique. L’objectif premier de cette démarche est de montrer aux enfants que la science fait partie de notre vie quotidienne, qu’elle est à la portée de chacun et que la recherche n’est pas faite par des personnes inaccessibles dans des lieux mystérieux. Pour atteindre ces objectifs, l’atelier s’anime de manière ludique et dynamique, alternant discussions et expérimentations où l’élève est acteur et non pas uniquement spectateur. L’élève va ainsi pouvoir appréhender les sciences à travers le questionnement et l’expérimentation. L’atelier dure 1 h avec une classe complète (en moyenne 25 élèves/classe). Les élèves sont accueillis par les chercheurs habillés de leur blouse de laboratoire, ceux-ci les invitent à s’asseoir devant un grand écran sur lequel est projeté un support pédagogique. L’animateur principal présente les membres et les professions de l’équipe scientifique (2 à 3 co-animateurs).
L’atelier « LuSci-Globules » a été créé en 2013 et l’atelier « LuSci-Lichens » est arrivé en 2023. Les ateliers LuSci sont gratuits pour les écoles dans lesquelles les scientifiques se déplacent.
Atelier LuSci – Globules. Microbes et globules : le système immunitaire dans tous ses états !
Référents : Sandrine Le Noir, CRIBL. Claire Carrion, CRIBL, Thomas Navès, CAPTur.
8 sorties par an avec 4 à 6 classes par journée – soit environ 1000 enfants qui en bénéficient par an. Les animateurs commencent par se présenter avant d’exposer à l’aide du support pédagogique le laboratoire où ils travaillent, le Centre de biologie et de recherche en santé situé à côté du CHU de Limoges. L’animateur explique qu’il fait de la recherche biomédicale et cherche à faire expliquer cette expression par les élèves. Il explique ensuite que les animateurs présents travaillent tous soit sur les microbes, soit sur les globules blancs qui défendent notre corps contre ces derniers. Dans ce contexte, l’animateur introduit la notion de port d’équipements de protection individuelle nécessaires à la réalisation des expériences en toute sécurité. En équipant un adulte présent dans la salle (généralement un enseignant) il fait deviner aux élèves le nom des vêtements de protection portés en laboratoire et leur fonction. Vient ensuite une discussion sur les outils utilisés en laboratoire pour mesurer avec précision des volumes de liquide : le litre, les millilitres, les microlitres. Cette discussion est l’occasion de faire travailler les élèves sur les conversions entres unités de mesures des volumes (le litre, le millilitre et le microlitre). Les outils en question (des pipettes) et les volumes d’un liquide rouge ressemblant à du sang (du sirop de fraise) sont montrés.
Les élèves sont alors invités à réaliser une première expérience ludique : ils doivent mesurer un volume compris entre 1 et 10 millilitres avec une pipette et un pipet-aid. Au fur et à mesure qu’ils ont réalisé cette tâche, les élèves vont essayer des gants de laboratoire qu’ils peuvent emporter chez eux et un des animateurs leur demande de dire un ou quelques mots en anglais, la langue des sciences.
Afin d’introduire l’expérience suivante, l’animateur aborde avec les élèves le système vasculaire : veines et artères dans lesquelles circule le sang, puis le nom des cellules du sang (globules blancs et globules rouges) en expliquant à quoi elles servent. En montrant à nouveau le tube contenant 1 microlitre de liquide rouge, l’animateur explique que celui-ci, s’il s’agissait de sang contiendrait 5 millions de globules rouges et 5 000 globules blancs. Ce qui amène les élèves à conclure que les globules sont très très petits et qu’ils ne peuvent être vus que grâce à un outil spécifique appelé microscope. Grâce au support pédagogique, l’animateur explique que l’on peut colorer les globules blancs ce qui permet d’identifier différents globules blancs. L’animateur essaie alors de faire dire aux élèves le nom de 2 grandes familles de microbes qui causent des maladies (bactéries et virus) tout en montrant sur une photo réelle la différence de taille entre les microbes et les globules blancs.
Les élèves sont ensuite invités à réaliser une seconde expérience ludique avec l’observation au microscope d’échantillons contenant des globules. Une dizaine de microscopes avec des grossissement différents (250 et 630 X) est mise à leur disposition où chaque élève doit mémoriser ses observations. Pour les aider, 6 photos sont projetées sur l’écran et les élèves doivent deviner en fonction des formes et des couleurs observées ce qui se rapproche le plus d’une des photos projetées. Ensuite après avoir expliqué brièvement que l’ADN est une molécule renfermant l’information génétique en prenant pour exemple les caractères physiques de chacun (couleur des yeux, cheveux, etc.), cet exemple est transposé aux globules blancs qui possèdent un ADN particulier pour construire des armes contre les microbes. À partir de là, un protocole expérimental, c’est-à-dire une recette pour extraire l’ADN des globules, est détaillé à l’aide d’un schéma.
Enfin les consignes sont données aux élèves pour qu’ils réalisent chacun la troisième et dernière expérience ludique avec l’aide des animateurs. Cette expérience consiste à ajouter de l’alcool absolu à une solution liquide contenant de l’ADN (il s’agit ici d’un broyat d’oignons) permettant de visualiser une méduse ou pelote d’ADN. Même si cela paraît magique, les animateurs insistent sur la différence entre Sciences et magie, et que ces résultats sont uniquement le fruit d’une démarche rigoureuse et scientifique.
A la fin de la séance, un temps de 5 min est dédié à une « foire aux questions » entre les enfants, l’équipe pédagogique et l’équipe LuSci. Enfin un diplôme de l’immunologiste du futur, spécialité Globules est remis à chaque participant.
Les équipements de protection individuels utilisés au début de l’atelier sont donnés à l’enseignant pour qu’il puisse éventuellement s’en servir comme outil de travail pour un approfondissement de l’atelier. La présentation projetée à l’écran est également envoyée aux enseignants.
Atelier LuSci – Lichens. De la biodiversité à la recherche de nouveaux médicaments
Référents : Léa GIBOT-LECLERC, Aurélie LEVEQUE, Marion MILLOT, Christelle POUGET et François-Xavier TOUBLET - (LABCiS UR 22722)
3 sorties par an avec 4 à 6 classes par journée – soit environ 400 enfants qui en bénéficient par an. La valorisation des ressources naturelles pour des applications en santé est au coeur des activités de recherche du Laboratoire LABCiS au sein de l’Institut de recherche en santé Oméga-Health. L’atelier présente un focus sur une ressource naturelle largement présente en Nouvelle-Aquitaine et relativement peu étudiée par la communauté scientifique : les lichens.
Après une introduction qui présente l’organisation de la recherche au sein de l’Institut Oméga-Health, les scientifiques effectuent une présentation des lichens : leur place dans l’arbre du vivant, les endroits où ils se développent, leur croissance, leur rôle et leurs utilisations par les humains ou les animaux. Cette présentation s’appuie sur des échanges et discussions avec les élèves. Elle a pour but de sensibiliser le jeune public à la biodiversité et plus particulièrement aux ressources naturelles qui nous entourent.
La suite de l’atelier se divise en 2 parties. La première vise à montrer aux élèves la diversité de formes des lichens. A travers l’observation et la réhydratation des lichens, les élèves doivent placer en face de chaque exemple de lichen la bonne étiquette. La seconde partie a pour but de montrer comment les chercheurs chimistes peuvent étudier et s’inspirer des molécules produites par les organismes vivants pour élaborer de nouveaux agents thérapeutiques. Les chercheurs présentent un protocole d’extraction et de mise en évidence des molécules produites par les lichens. Avec cette expérience, les élèves sont sensibilisés aux conditions de manipulation des produits chimiques au laboratoire. Ils observent le fonctionnement d’un bain à ultra-son ainsi que la différence de composition chimique entre 2 espèces de lichen.
A la fin de l’atelier, chaque élève se voit remettre une carte image représentant une espèce de lichen avec son nom scientifique associé. Cela permet aux élèves de garder une trace de l’atelier.