Journées du patrimoine 2010 à Plozévet

- Journées du patrimoine 2010 à Plozévet

Pour les Journées du patrimoine, dans le cadre du projet Plozarch (retour sur les enquêtes de Plozévet), un week-end de projections et de conférences débats sur "La mémoire filmée du monde paysan" est organisé à Plozévet. Pourquoi ce mini-festival de films sur le monde paysan à Plozévet ? Au début des années soixante, parallèlement aux grandes enquêtes sur Plozévet, Robert et Monique Gessain (directrice de recherche émérite au CNRS), anthropologues du Musée de l’Homme, ont planté leur caméra dans cette commune du pays bigouden.

Sur les cinq films alors produits, l’un concerne Les Agriculteurs, dont on suit les travaux encore peu touchés par la mécanisation. Peu de temps plus tard, d’autres recherches similaires, notamment en Aubrac et dans le Châtillonnais près de Dijon, suivaient et filmaient de la même façon un monde rural où l’agriculteur allait bientôt remplacer le paysan, où sa situation de producteur intégré au marché agroalimentaire et au Marché commun précipitait un nouvel exode rural. Ainsi, Jean-Dominique Lajoux, un des fondateurs du CNRS Audiovisuel, a réalisé une douzaine de films sur l’Aubrac.
Les ethnologues n’étaient pas les seuls à saisir ce moment de basculement et les problèmes qu’il soulevait. Avec le développement du « cinéma direct », des documentaristes se sont aussi intéressés au milieu paysan. L’un des pionniers en la matière, si l’on excepte Georges Rouquier et son fameux Farrebique (1947), fut Mario Ruspoli, dont l’oeuvre, malheureusement trop méconnue, est d’une importance considérable pour l’histoire du documentaire moderne. Ce mouvement va s’accroître au cours des décennies suivantes, en abordant, d’ailleurs, des thèmes plus divers. Mais, il sera toujours question des problèmes suscités par le monde moderne, avec abandon des campagnes et recul de la vie traditionnelle. C’est ce que saisit, en 1975, la caméra de Claude Fléoutier et de Patrick Camus dans Au pays breton ou la mémoire du sabot, superbe film qui, évitant les stéréotypes, témoigne du changement de mode de vie que connaissent alors les campagnes bretonnes.
Cinquante ans plus tard, comment apprécier ces films ? Quelles images ont-ils données du monde rural et paysan ? Aujourd’hui, comment cette mémoire s’intègre-t-elle dans le patrimoine culturel rural ? Des questions qu’abordera Martine Cocaud, maître de conférence en Histoire à Rennes 2, une spécialiste de l’audiovisuel sur le monde rural. Que sont devenus ceux qui furent alors filmés ? Que pensent-ils des changements qu’ils ont vécus ? Comment les lieux se sont-ils transformés ? Des interrogations qui motivent Jean-Dominique Lajoux retrouvant des pellicules qu’il n’avait pas encore montées. Et, qui ont déclenché chez deux chercheurs du CNRS, Martin de la Soudière et Jean-Christophe Monferran, l’ardent désir de revenir dans la Lozère de Mario Ruspoli.

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