GREDEG / Étude sur l’impact de la crise Covid-19 sur la solvabilité des entreprises

- GREDEG / Étude sur l’impact de la crise Covid-19 sur la solvabilité des entreprises

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Dans le cadre de la recherche jointe avec l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques, Lionel Nesta, enseignant-chercheur et Mattia Guerini post-doctorant au GREDEG (CNRS-Université Côte d'Azur), ont étudié l’impact de la crise Covid-19 sur la solvabilité des entreprises à partir d’un échantillon d’un million d’entreprises françaises.
L’étude, disponible en ligne, se fonde sur un modèle de simulation où les entreprises minimisent leurs coûts de production dans un contexte de chute brutale de la demande.

Cette étude montre les points suivants :

- Le tissu productif est lourdement affecté par cette crise, avec des niveaux de défaillances sans précédent. On observe en effet une augmentation des défaillances d’entreprises de 1,4 point de pourcentage (de 1,8% dans un monde sans crise à 3,2%), soit une hausse de presque 80%. Conjointement, l’analyse prédit une multiplication par plus de 2,5 des problèmes de liquidités des entreprises, passant de 3,8% en régime de croissance régulière à plus de 10%.

- La crise de la Covid-19 a des effets différenciés par secteur, taille, et région. Les secteurs de l’hébergement-restauration, les services aux ménages et la construction sont particulièrement exposés aux défaillances d’entreprises. Les entreprises issues des secteurs du commerce et de l’industrie manufacturière sont affectées dans une moindre mesure. Les microentreprises et les grandes entreprises sont également exposées au risque de faillite, alors que les PME et les ETI sont plus solides. Enfin, le sud-est de la France essentiellement, et l’Ile de France dans une moindre mesure devraient enregistrer une augmentation importante de défaillances.

- Le dispositif de l’activité partielle a été très efficace pour limiter les défaillances. Sans un tel dispositif, la part d’entreprises défaillantes serait passée de 3,2% contre à 4,4% en janvier 2021. Sur le million d’entreprises étudiées, ce sont ainsi 12 000 qui sont restées solvables grâce au dispositif d’activité partielle.

- Cette crise aura également un impact sur l'efficacité globale du système économique français.  D’une manière générale, le mécanisme de sélection de marché fonctionne correctement en situation de croissance régulière. En situation de crise en revanche, le mécanisme de sélection se grippe puisque l’on observe une augmentation systématique de la part des entreprises productives dans la population des entreprises insolvables.

Il est donc légitime pour les pouvoirs publics d’intervenir directement en proposant des aides aux entreprises les plus viables. Pour éviter des faillites importantes, les chercheurs proposent un mécanisme de contribution aux fonds propres des entreprises en difficulté pour un coût budgétaire de l’ordre de 8 milliards d’euros.

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Dans le cadre de la recherche jointe avec l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques, Lionel Nesta, Image illustrant cette actualité